Hommage – Funérailles du Père Gaston Letendre, c.s.v.
Quelques jours avant la Pâque, Jésus disait à ses disciples : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie plus que tout la perdra de toute manière; mais celui qui s’en détache en faveur des autres la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, il sera avec moi, car là où je suis, là est la place de mon serviteur. »
Homélie
Mes bien, bien chers amis,
Lorsque dans l’Évangile Jésus dit : « Celui (ou celle) qui me sert », nous savons que cela signifie « celui (ou celle) qui sert son semblable, son prochain ». Car plus loin il précise en disant : « Tout ce que vous faites, même au dernier d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. »
Cette explication vous aide sûrement à comprendre pourquoi j’ai choisi ce passage de l’Évangile pour célébrer la naissance au ciel de notre frère Gaston; pourquoi j’ai choisi cette comparaison entre la vie humaine et la vie d’un grain de blé. C’est parce que je considère que notre frère défunt a été – au sens évangélique du terme – un grain de blé qui, un peu tous les jours, a dépensé sa vie pour les autres. Par le fait même, il a produit beaucoup de fruit, c’est-à-dire beaucoup d’actes d’amour.
Or, l’amour est un sentiment qui peut s’exprimer par des paroles, comme il peut se célébrer par des poèmes ou des chansons. Mais l’amour est un sentiment qui se prouve par des actes.
Et c’est justement par l’ensemble des actes de sa vie que notre frère Gaston a prouvé tout l’amour qu’il a déployé en faveur des autres. Pourquoi? Parce que ses actes répondent parfaitement aux recettes d’amour que l’Évangile nous prêche.
Comme exemple, Jésus nous dit : « Si vous aimez les autres, ne cherchez pas à les dominer, cherchez plutôt à leur rendre service. Comme moi, dit-il, je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir ».
Cette parole, que je puise dans l’Évangile et qui vient de la bouche même de Jésus, je la retrouve telle quelle dans le cœur de notre frère : « Je suis venu rendre service. » Et il aurait pu ajouter : « même si j’ai un tempérament dominateur ».
Gaston a rendu service à la collectivité par le travail qu’il a accompli dans le domaine de l’éducation, soit comme animateur de pastorale étudiante, soit comme architecte d’une importante commission scolaire, qu’il a su structurer avec succès et efficacité.
Les années qu’il a œuvré comme bâtisseur en éducation lui ont permis d’accomplir une besogne de qualité, faite avec assiduité et persévérance, avec responsabilité, avec amour. Il avait compris l’importance de son rôle en cette matière, et il en a poussé l’efficacité à son sommet.
Gaston a rendu service à sa congrégation comme directeur du vaste domaine de La Ferme, en Abitibi, et plus tard comme curé de paroisse. Il a assuré à ses confrères sa présence, son attention, le fruit de son travail, son dévouement fraternel.
Il a laissé à ses paroissiens, comme à tout son entourage, de bons exemples et de bonnes valeurs pour le chemin de la vie : des exemples de vaillance au travail, de courage devant les difficultés, de responsabilité, de force de caractère, de détermination, en un mot des exemples d’amour.
Gaston a rendu service à beaucoup d’autres personnes grâce à sa serviabilité, doublée d’une forte dose de générosité. Il avait compris que sur cette terre il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Ceci nous explique pourquoi il a tant donné de son temps, de sa personne, de ses aptitudes, de ses qualités, de ses talents… de son amour, enfin; et cela au service de tous ceux ou celles qui ont eu besoin de ses compétences.
Jésus nous dit encore : « Si vous aimez les autres, agissez donc envers eux comme vous souhaiteriez qu’ils agissent envers vous. » Notre frère Gaston aimait à vivre dans une ambiance sociale intéressante, animée, vivante et, à l’occasion, joyeuse. Aussi, en retour, il tenait à répandre autour de lui de l’animation, de l’intérêt, de la vie et de la joie, grâce à sa gentillesse, sa vaste culture, à son urbanité. Il souhaitait visiblement que tous ceux qui l’entouraient soient, comme lui, heureux de vivre.
Quant à vous qui l’avez connu, je sais que vous allongeriez cette liste de ses qualités. Mais le peu que j’ai pu dire de lui fut de donner quelques exemples qui démontrent assez bien que notre frère Gaston a produit beaucoup de fruit, c’est-à-dire beaucoup d’amour. Et comme c’est l’amour qui, au bout de la vie, ramène à la Maison du Père, nous sommes sûrs que Gaston est rentré dans cet endroit du bonheur éternel où il vit maintenant dans la paix et dans la joie, pour l’éternité.
Homélie prononcée aux funérailles du Père Gaston Letendre, c.s.v.,
Par le Père Jean Laflamme, c.s.v.,
Le vendredi, 29 juillet 2016.