Jusqu’où me suivras-tu?

Le thème présenté dans Vie liturgique durant ce carême 2019 fait réfléchir.

Tout au long de la démarche proposée, nous avons été appelés à poursuivre notre route vers une transformation intérieure.

Il s’agit bien là d’un appel à la conversion qui interroge nos engagements en tant que membres de la grande famille querbésienne.

Communauté qui se situe dans le sillon de l’histoire d’alliance si chère au fondateur Louis Querbes :

“Telle une parabole : des gens qui marchent en tandem : religieux et associé(es).”

Tout au long du temps d’intériorité qui nous a été proposé en ce carême 2019, les lectures bibliques nous invitaient à maintenir un regard plein d’espérance et de foi en Celui qui s’est offert sur nos routes humaines comme le chemin à suivre : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6).

À cela, faut-il ajouter : « Je ne suis pas seul car le Père est avec moi » (Jn 16,32).

Jésus est véritablement CELUI désigné par le Père dans une exclamation amoureuse : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le. » (Mc 9,7)

En commençant par ses apôtres, Jésus a voulu nous rendre partenaires dans une mission à poursuivre, dans une vocation bien campée.

Un appel à une mission où le regard se pose sur des soifs multiples : JUSTICE, PAIX, PATIENCE, TENDRESSE, MISÉRICORDE.

N’est-ce pas là le sens de son cri s’élevant sur la croix à l’heure ultime de son agonie : J’ai soif !

Et si les événements du monde nous convainquaient que cette soif persiste toujours après Lui, qu’avons-nous à faire? Certainement pas à baisser les bras! Lui qui nous a fait une promesse : « Je suis toujours avec vous jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28,20).

L’aboutissement de ce temps d’intériorité nous mène à la fête de Pâques.

Là où la mort semblait la fin des routes humaines, la vie a surgi au plus fort de toutes espérances confondues. Le Christ nous étonne encore, surprend par la lumière de sa résurrection.

JE SUIS et Jésus ne font qu’un dans l’Esprit et… la suite du monde passe par nos humbles médiations.

C’est maintenant le Christ en personne qui nous sollicite à enlever nos vêtements de deuil pour nous projeter dans un « plein de vie » possible au-delà de nos frissons, nos peurs et nos paralysies.

Hors de tout doute, c’est avec LUI que nous avançons!

Notre foi, inclinée devant le mystère, trouvera-t-elle la solidité, la fermeté de nos OUI ?

N’est-ce pas le dépouillement, la pauvreté, l’humilité, le dénuement de Jésus qui nous invitent à marcher dans la direction de ses enseignements et surtout du témoignage qu’il laisse après LUI ?

Avançons, suivons ses pas vers la Lumière…

Lumière de sa grâce sans cesse renouvelée qui saura bien s’accommoder de nos forces et aussi de nos limites humaines.

Ainsi, je formule le souhait que Pâques 2019 se passe de nos pessimismes, de nos résistances, de nos entêtements.

La fête est là, la table est dressée, le fils est retrouvé. Il ne manque que le consentement de l’aîné à se joindre à cette fête.

Notre monde, plus que jamais, a besoin de gens debout, de personnes au regard tourné vers l’avenir.

C’est à cette grande fête du rassemblement que tous nous sommes invités par le ressuscité lui-même!

Tombeau videJe rêve que nous arrivions à nous sentir invités, tous et chacune, chacun personnellement, à témoigner des valeurs évangéliques, du rassemblement possible dans l’amour fraternel, c’est là notre demeure véritable, ne le voyez-vous pas?

Poursuivons la création d’une Terre où il fait bon vivre en harmonie.

Un endroit où puissent se réaliser dans le respect mutuel tant d’attentes légitimes exprimées par les jeunes en regard des enjeux visant la justice sociale, l’environnement sain, la famille rassemblée, la paix pour tous les peuples.

En terminant, au nom du Père Provincial et de tous les membres de son Conseil, je vous souhaite un temps de résurrection, c’est-à-dire de renouveau où chaque Viateur, religieux ou associé(e) saura « CHOISIR LA VIE » et entendre la supplication du Père :

« Vois : Je mets aujourd’hui devant la vie et le bonheur, la mort et le malheur, moi qui te commande aujourd’hui d’aimer le Seigneur ton Dieu, de suivre ses chemins, de garder ses commandements, ses lois et ses coutumes. Alors tu vivras, tu deviendras nombreux, et le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays où tu entres pour en prendre possession. » (Dt 30,15-16).

Gérard Bernatchez, CSV
Assistant-provincial

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