On fonde en Amérique
Source :
Courrier Querbes – Automne 2012 – VIII,1 (PDF).
Invitation du diocèse de Saint-Louis, U.S.A.
Si surprenant que ce soit, la première tentative de fondation des Clercs de Saint-Viateur hors de la France se produisit aux États-Unis. Très tôt, en 1839, avant même la confirmation de l’approbation officielle de cet Institut par Rome.
Comme toutes les jeunes Églises, le diocèse de Saint-Louis (Missouri) éprouvait de sérieux problèmes au niveau des écoles. En l’occurrence, Mgr Rosati entre en contact avec l’abbé Cholleton et décide d’envoyer messieurs MacDonald et Shepherd faire leur noviciat dans la communauté qu’il jugera adéquate.
Est-ce la nouveauté d’une fondation à l’étranger? Les offres d’engagement pour Saint-Louis sont nombreuses. Les invitations se feront discrètes : dans certains cas, quasi dans le secret. Les conditions d’engagement, les démarches pour obtenir des fonds, le difficile choix des candidats feront traîner les choses pendant dans quelques d’années. Enfin, les frères Thibaudier, Lahaye, Loignon et Pavy se mettent en route pour l’Amérique avec nos deux Américains.
Sur place en janvier 1841, à leur surprise, rien n’est prévu pour eux et il faudra négocier avec un nouvel évêque, Mgr Kenrick. On les installe chez l’abbé Fontbonne, curé de Carondelet et responsable du groupe. Les conditions de vie sont à la limite du tolérable.
Premiers pas et difficultés
Pendant huit mois, on demeure dans l’indécision la plus complète sur le rôle d’un chacun. La mésentente s’installe et Lignon quitte la communauté. MacDonald et Thibaudier se réfugient à Saint-Louis. Avec l’aide d’un Irlandais, Lahaye tente la prise en charge de l’école paroissiale de Carondelet : c’est un échec faute de connaissance de l’anglais.
Un nouvel essai à Saint-Louis avec MacDonald connaît le même sort. Ce dernier ouvrira alors sa propre école. Pour le moment, Thibaudier tâte de la théologie au séminaire de Saint-Louis. Frustré par l’attitude des confrères et son incapacité à former une communauté, M. Fontbonne renvoie à Querbes le mandat qu’il a reçu.
Devant la difficulté de trouver quelque engagement pour Thibaudier et Lahaye, Mgr Kenrick veut les récupérer comme prêtres. Après tergiversations, Thibaudier est enfin ordonné à l’été 1844 et prend en charge la paroisse de Carondelet. C’est le seul du groupe qui porte enfin une vraie responsabilité.
Espoir et échec
Soudain, une bouffée d’espoir ! On est en 1846. Mgr propose un sérieux projet de fondation. Avec les Soeurs de Saint-Joseph, on ouvrira une importante maison pour accueillir des orphelins. Thibaudier voit grand. Il présente avec enthousiasme ce projet à Querbes. Pour lui, le futur et le présent se confondent : on est déjà à pied d’oeuvre. Lui et Lahaye, maintenant prêtre, pourront s’occuper d’enseignement. La présence de quelques confrères s’imposerait cependant, et à tout prix celle de M. Faure pour la paroisse. On est en avril 1847.
Ce fut un essai sérieux. Thibaudier et Lahaye ont été parfois héroïques dans la volonté d’implanter la communauté aux États-Unis. Malheureusement, les difficultés de la langue, le changement d’évêque et mille contrariétés dans le gouvernement de la Société ont mis en échec cette tentative d’implantation aux États-Unis.