Discerner sa présence
Il y a une semaine, le coup d’envoi de la marche qui nous conduira à la joie de la résurrection a été donné.
Depuis un an nous vivons un long carême qui tarde encore à déboucher sur un matin de Pâques ensoleillé et exempt de toutes formes de virus.
Le vocabulaire même associé à la pandémie se rapproche de celui du carême.
On parle de « quarantaine », de « retrait », « d’isolement » … et on anticipe une « victoire » sur la Covid-19 où la vie pourra reprendre son droit sans cette pression et cette crainte qui ont redéfini la carte des relations et des comportements du monde.
En avril 2020, le pape François, devant l’urgence sanitaire causée par la pandémie proposa « un plan pour ressusciter (un plan para resuscitar) ». Il dit :
« Au cours de ces semaines, la vie de millions de personnes a changé. Pour beaucoup, rester à la maison a été une occasion pour réfléchir, pour arrêter les rythmes frénétiques de la vie, pour être avec ses proches et jouir de leur compagnie… Ce temps n’est pas le temps de l’indifférence, parce que tout le monde souffre et tous doivent se retrouver unis pour affronter la pandémie. Jésus ressuscité donne espérance à tous les pauvres, à tous ceux qui vivent dans les périphéries, aux réfugiés et aux sans-abri… » (Pape François, La force dans l’épreuve, Novalis, Montréal, 2020).
À travers ces paroles du Pape se lit l’espérance qui doit nous mouvoir et nous fait entrer plus profondément dans une relation renouvelée avec nous-mêmes et avec les autres. C’est précisément ce à quoi nous appelle ce temps du carême 2021 qui nous invite à « Discerner sa présence ».
Quand on parle de « discerner », on met en marche notre capacité de juger et d’appréhender la réalité. On fait des choix. On adopte une position que nous jugeons mesurée et adaptée aux circonstances. Discerner fait appel à l’intelligence et à l’équilibre du regard.
Discerner la présence de Jésus c’est accepter d’emprunter un chemin qui n’est pas facile.
« Si la voie où tu t’engages ne présente aucun obstacle, elle n’amène nulle part. »
La présence de Jésus se manifeste dans tout ce qui s’accomplit de bien par nous, en nous et autour de nous. Quand l’amour, la fraternité, le pardon, la compassion sont au rendez-vous, nous sommes certains de la présence du Christ et nous ne faisons pas fausse route.
Puisse ce temps du carême 2021 être un chemin de liberté, d’espérance et de victoire sur toutes les morts qui nous guettent. Qu’il nous achemine vers Pâques dans la joie de la présence de Celui qui donne sens et consistance à notre communauté viatorienne.
Bon temps de carême !
Nestor Fils-Aimé, c.s.v.
Supérieur provincial
Source :
Bulletin d’information – Février 2021 – No 233 (PDF)