Au nom des jubilaires, merci, merci…
Un seul mot me vient à l’esprit, et ce n’est pas sans une vive émotion ressentie : Merci! Quelle belle occasion nous est offerte aujourd’hui pour revisiter notre histoire sainte, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, pour apprécier et célébrer l’amour indéfectible de Dieu en nos vies.
Ce 15 août 1964
Ici même dans cette magnifique chapelle, ce 15 août 1964, nous étions dix‐huit à faire profession, tous imprégnés, j’imagine, de cet idéal qui nous a fait dire oui à l’appel reçu (pour Réginald ce sera le 8 septembre : premières promesses dans l’Association des Oblats).
De ces dix‐huit, permettez moi de rappeler à notre mémoire : Robert Massé, qui a passé une bonne partie de sa vie à Taïwan comme missionnaire, et qui est retourné vers le Père, l’an dernier. Aussi, Pierre Provost, amicaliste et Viateur associé profondément engagé, qui nous a quittés le 18 février dernier.
Dans un contexte de grands changements
Et c’est dans un contexte de grands changements que s’inscrit cette étonnante et mystérieuse aventure. Période de renouveau à tous les niveaux, tant sur le plan social, ecclésial que communautaire. On se souviendra de la Révolution tranquille et des nombreux changements dans le monde de l’éducation.
C’est d’ailleurs le 13 mai 1964 qu’était créé le ministère de l’éducation au Québec. On se souviendra aussi du concile Vatican II, et du renouveau liturgique qui a suivi. De Jean XXIII qui a ouvert toutes grandes les portes au Souffle vivifiant de l’Esprit. Et ça a soufflé fort, très fort!
Une période de créativité et d’audace
Période de grand bouillonnement, dans une dynamique de rénovation, de renouvellement, d’adaptation. Une époque de turbulences aussi avec toutes les remises en question et les sorties massives qui ont suivi. Mais quelle effervescence alors! On en appelait à la libération sur tous les fronts! Somme toute, une période de pleine créativité et d’audace, pleine de promesses.
Nous entrions alors dans une belle et grande famille religieuse où nous avons pu côtoyer de très grands éducateurs, des maîtres dans tous les domaines; où la libre expression, les talents les plus divers y sont promus, encouragés, stimulés : théâtre, musique, littérature, architecture, cinéma, peinture, sciences, etc.
Éduqués par contagion, avec l’appui de l’amour de Dieu
Nous étions comme formés, éduqués par contagion, élevés à la beauté des liturgies, du chant, de la prière communautaire. Tout ce qui ouvrait l’esprit et le cœur à la beauté et au respect de la nature, de la création, qui éduquait à l’entraide, au partage, à la fraternité. Une famille qui nous a fait côtoyer des frères étonnants, entièrement donnés, et, j’en suis persuadé, de très grands saints aussi.
Une famille avec ses grandeurs certes, mais aussi avec ses faiblesses… Il est parfois très dur et très souffrant d’en toucher les fragilités, comme une croix à porter. Mais toujours, toujours avec l’appui d’un amour indéfectible de Dieu. Il est même étonnant d’en constater aujourd’hui, oh combien nombreuses ont été ses manifestations, tout au cours de ces années.
Des parcours bien singuliers
Et cette aventure s’est vécue, pour chacun de nous cinq, dans des parcours bien singuliers, toujours appelés et constamment envoyés en service dans différentes affectations, différents engagements ou implications : ce sera dans l’enseignement, ou la pastorale scolaire, le ministère paroissial, ou diocésain, les mouvements de jeunes (ACLE, SVP, Camps de jeunes naturalistes, au Saguenay, à Port‐au‐Saumon) et encore dans divers services communautaires.
De la Gaspésie à l’Abitibi, en passant par Rimouski, Joliette, Rawdon, Longueuil, Montréal et jusqu’au Manitoba… et même Haïti. Et c’est fort d’une conviction au cœur, toujours avec la certitude d’être accompagné par Celui‐là même qui rend fructueux nos efforts, qui, à travers nous, continue sa création.
C’est moi qui vous ai choisis…
La Parole de Dieu, dans l’Évangile d’hier, nous rappelait justement que : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (Jean 15, 12‐17)
Et Jésus nous appelle sans cesse au large de la liberté évangélique. Nous avons toujours à redire notre oui, à reprendre la route chaque jour, à se laisser façonner par le cœur de Dieu. Notre vocation, comme « notre existence, est une création continue ». Et c’est long faire un homme à la grandeur de Dieu!
Merci…
- Oui, nous pouvons dire merci et exprimer notre vive reconnaissance aujourd’hui pour ces multiples grâces reçues tout au cours de ce segment de vie, du chemin parcouru.
- Merci au Dieu si bon, fidèle compagnon de nos routes, qui chaque jour nous comble de ses bénédictions.
- Merci à la communauté des Clercs de Saint‐Viateur qui nous a accueillis, formés, soutenus et envoyés et qui nous a fait donner le meilleur de nous‐mêmes.
- Merci pour cette célébration, ce magnifique rassemblement qui nous permet de l’exprimer.
- Merci à nos familles, nos parents bien‐aimés, là où l’amour de Dieu s’est d’abord manifesté, s’est fait présent par les êtres chers qui ont guidé nos premiers pas dans la vie.
- Merci à nos amis et ces nombreux témoins inspirants de nos vies. Ces personnes, éducateurs, collègues et amis qui ont inspiré, alimenté ce désir en nous, attisé ce feu qui couvait déjà et qui nous ont toujours soutenus de leur amitié.
- Oui avec mes frères jubilaires, Jules, Gaétan, Réginald et Rosaire, je redis merci.
Oui, joie et reconnaissance en nos cœurs. Et pour l’exprimer de belle façon, je vous invite à vous lever et à entonner avec la chorale le refrain de ce très beau cantique de Marie : Magnificat, Magnificat, mon cœur exulte d’allégresse!
Source :
Bulletin d’information no 171 (PDF).