Oser la confiance
Oser la confiance …
C’est l’invitation que nous lance ce temps du carême dans lequel nous sommes entrés depuis une semaine. En y pensant, il me revient à l’esprit le psaume 4, verset 9 que nous récitons durant les complies du samedi et la veille des solennités :
« Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance. »
À travers ce cri du cœur du psalmiste, transparaissent à la fois sa paix et sa sérénité qui trouvent leur source en Dieu, son Seigneur. Avec Dieu, son bonheur est inattaquable. Comme dira un autre psaume des complies (Ps 90,5) :
« Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole au grand jour, ni la peste qui rôde dans le noir, ni le fléau qui frappe à midi. »
La confiance se définit comme « le sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre, à quelque chose ». Un sentiment soutenu par une certitude. Un sentiment empreint d’assurance et de sécurité.
L’enfant ne se pose pas de question pour se lancer dans les bras de ses parents, peu importe la distance qui le sépare de ceux-ci.
Oser la confiance, c’est croire que jamais le Seigneur ne nous laissera tomber.
Le passager à bord d’un avion s’abandonne à l’expérience des pilotes, peu importe l’altitude à laquelle vole l’appareil.
Oser la confiance, c’est s’abandonner à l’omniscience de Celui qui gouverne notre vie, notre communauté et notre monde.
Le patient qui doit subir une intervention chirurgicale accepte l’étape de l’anesthésie et prend le risque de remettre son souffle de vie à la compétence du médecin.
Oser la confiance, c’est prendre le risque de croire en une présence que nous peinons à toujours identifier et qui semble parfois nous faire défaut.
L’aveugle suit son guide humain ou animal sans peur de tomber dans un trou.
Oser la confiance, c’est marcher dans le noir en suivant la petite étincelle de lumière qui nous sert de guide : notre foi dans le Seigneur.
Croire, s’abandonner, prendre le risque, suivre son guide… voilà tant d’attitudes qui doivent caractériser notre vie et celle de tous les Viateurs.
Notre communauté est touchée par la maladie, le deuil, la souffrance intérieure et extérieure. Tant d’hommes et de femmes ont perdu la confiance et préfèrent rechercher un bonheur illusoire et des réponses qui ne viennent pas.
Un confrère nous partageait dernièrement le questionnement d’un croyant qui, devant tant de souffrances, d’injustices du sort, de blessures du cœur, finit par se demander si la foi en Dieu n’est pas la plus grande arnaque faite aux humains.
Oser la confiance, c’est justement entrer dans le mystère d’un Dieu qui prend part à nos souffrances, qui a le cœur transpercé et qui nous rejoint sur chacun de nos Golgotha.
Qu’Il nous fasse grandir dans la confiance.
Bon temps du carême !
Nestor Fils-Aimé, CSV
Supérieur provincial