Pour une fraternité vécue dans la joie et la confiance !
La fête de l’Épiphanie nous rappelle que notre Dieu se fait toujours présent à notre monde. Il était là avant, il est là aujourd’hui et il sera là encore demain sur nos routes de tous les jours, celles de l’ordinaire, lieu d’accomplissement de notre mission.
Comme les mages, au nom du conseil provincial, permettez-moi de vous offrir trois cadeaux, trois présents bien emballés par le P. Nestor il y a quelques temps déjà, mais que nous avons peut-être oublié d’ouvrir.
Ouvrons l’or de l’espérance. Cette petite espérance, cette lumière dans la nuit, doit guider nos pas au fil des jours. Elle nous amène à reconnaître le fin souffle de Dieu au cœur de ce que nous sommes personnellement et communautairement. Elle nous invite à rester ouverts aux signes de Dieu, ces clins d’œil de vie qu’il nous fait au milieu de notre quotidien trop souvent accaparé par tant de choses. Nous avons à accueillir ces instants de doux silence où sa brise légère se fera sentir et nous invitera à reprendre la route.
Oui, l’espérance est notre premier trésor à recevoir en toute humilité. Ouvrons la myrrhe de la confiance. Dans la confiance, il y a les mots foi et avec. C’est ensemble que nous soutiendrons notre confiance profonde en la vie et en ce Dieu qui n’abandonne pas les siens au moment les plus difficiles des passages de nos « mer Rouge », passages obligés vers une liberté retrouvée en toute tendresse. Elle nous appelle à oser des chemins neufs malgré nos forces réduites, nos difficultés, nos craintes. Elle nous redit que notre pertinence n’est pas dans la quantité de projets que nous animons ou soutenons, mais dans cette lumière que nous offrons aux autres, cette Parole de Dieu vécue, approfondie et célébrée.
Ouvrons l’encens de l’abandon. Oui, les dernières années nous ont marqués au fer rouge. Nous avons légué des œuvres et des projets à d’autres qui poursuivent notre mission avec dynamisme et originalité. Nous nous sommes départis de grands pans de notre patrimoine historique. Cet abandon n’est pas repli sur soi. Il est une plongée dans l’amour de Dieu, dépouillé de beaucoup, pour retrouver cette légèreté des nomades de Dieu que nous sommes.
Reprenant ici, les mots du P. Nestor, l’abandon n’est pas démission. « Reconnaître notre vulnérabilité n’est pas une tare mais un acte de lucidité et d’intelligence. Cela nous permet d’appréhender et d’apprécier le présent à sa juste valeur et nous éviter de nous enfarger dans des histoires qui ne correspondent pas à nos capacités. »
L’abandon est cet acte de foi en un avenir qui ne sera pas seulement réalisé avec nos mains, mais avec l’action de l’Esprit qui souffle sur notre terre, ouvrant des avenues heureuses. Il est appel à léguer au monde ce charisme que Dieu nous a confié et que l’Église a reconnu. Avec nos sœurs et frères, restons ouverts à ce qui vient et osons encore des voies d’avenir, mais avec la lucidité de ce que nous sommes réellement aujourd’hui.
C’est donc dire que ces vœux se veulent une manière de nous dire que notre avenir passera par un témoignage de fraternité vécue dans la joie, la confiance et l’accueil de ce qui vient. Ouvrons donc nos portes. Laissons entrer le vent du monde et manifestons partout où nous sommes la tendresse de Dieu pour nos sœurs et frères, surtout les plus exclus de nos systèmes sociaux, politiques et ecclésiaux.
Heureuse année 2024! Pleine de confiance et d’espérance dans la joie, la fraternité et la communion!
Jean-Marc St-Jacques, CSV
Supérieur provincial
Source :
Bulletin d’information – Janvier 2024 – No 255 (PDF)