Dévotion de Querbes à Marie
Source :
Courrier Querbes – Hiver 2015 – X,2 (PDF).
Un des prénoms de Querbes est Marie. Cela nous indique sans doute la dévotion des parents à la Vierge. La ville de Lyon entretenait depuis des siècles une dévotion et une confiance à Notre-Dame de Fourvière. Sur cette colline, ancien forum, fut martyrisé saint Pothin.
En 1168, on y bâtit une petite chapelle. En 1643, une épidémie de peste frappa Lyon. On y pria la Vierge et l’épidémie cessa. On fit alors le vœu, en reconnaissance, de monter chaque année en pèlerinage à Fourvière. Dans le contexte éprouvant de la Terreur (1792) et du bombardement de Lyon, on peut comprendre qu’à la naissance de ce petit enfant, les parents Querbes aient eu le goût de le confier à la protection de Marie!
Le P. Querbes n’a-t-il pas envoyé, avant leur départ pour l’Amérique, les trois religieux désignés se recueillir dans la petite chapelle de Fourvière? Une plaque commémorative rappelle encore aujourd’hui cette visite.
Dans un sermon de 1817 (notons que le P. Querbes a été ordonné prêtre le 17 décembre 1816), il évoque sa foi dans la Vierge Marie en commentant le récit des noces de Cana. Cela est exprimé dans les mots et les envolées oratoires de l’époque, mais la foi et la confiance sont les mêmes que de nos jours. Il dit :
« … le miracle des noces de Cana ne doit pas moins ranimer notre confiance en Marie qu’il ne découvre à nos yeux la puissance et la gloire de son Fils. Heureux, mes frères, celui qui réclame la protection de Marie, parce qu’elle a la volonté et le pouvoir de nous protéger… Ô Marie, c’est à vous que je consacre les prémices de mon ministère et c’est sous vos auspices que je veux le commencer ».
Un peu plus loin, dans le sermon, il affirme de Marie :
« C’est une bonté prévenante : elle aperçoit elle-même la première l’embarras où vont se trouver les époux que la présence de Jésus, de sa mère et des disciples avait occupé uniquement… Bonté agissante : à l’instant même elle adresse la parole à son Fils… La Mère du Sauveur prévient nos besoins…
Ah! mes frères, Marie est aussi notre Mère… Ô vous qui, au récit de vos misères accablantes, n’avez trouvé que des cœurs durs et glacés, allez, enfants infortunés, déposer vos chagrins dans le sein d’une Mère compatissante; elle écoutera vos gémissements, elle verra couler vos larmes et y mêlera les siennes, elle fera couler sur vos plaies le baume de la consolation… »
Et le P. Querbes termine son sermon, qui est une hymne à l’amour de la Vierge, par les mots suivants :
« Que Marie soit toujours présente à votre pensée, que son nom soit toujours sur vos lèvres : guidés par cette étoile bienfaisante dans la pénible navigation de cette vie mortelle, vous continuerez à voguer tranquillement vers le port de l’éternité. C’est la grâce que je vous souhaite ».
Lors de la bénédiction d’un chapelet-anneau (pour nous, un chapelet scout), le P. Querbes fait la bénédiction suivante :
« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, Fils de Marie, bénissez cette couronne instituée en l’honneur de la Vierge Marie votre Mère, afin que votre serviteur ici présent, la portant avec respect et la récitant avec dévotion, mérite d’être exaucé par les entrailles de votre miséricorde et par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, qu’il obtienne la santé du corps et le salut de l’âme… Ainsi soit-il!
Recevez et portez religieusement ce signe glorieux de votre dévotion à la Mère de Dieu : imitez sa vie sainte, si vous voulez mériter sa puissante intercession ».
Dans une instruction pour le noviciat en 1839, il dit ceci : « Pour la visite à Notre-Dame, n’oublions pas qu’après Dieu, c’est d’elle et par elle que nous sont déjà venues et que nous viendront encore toutes sortes de biens. » Il est clair que le P. Querbes comprend l’importance de la Vierge dans la dévotion chrétienne et dans le mystère du salut.
Dans le Directoire de 1836, il est dit : « Ne rougissez point de marquer votre confiance en la Reine des vierges et de réciter une prière autorisée par l’Église, et qui attire tous les jours tant de grâces sur ceux qui la disent fidèlement et avec dévotion ». Voilà une belle exhortation pour la récitation de l’Ave Maria!
Le P. Querbes a confié son sacerdoce et sa congrégation à Marie. Il lui portait une grande dévotion et une grande confiance. À nous aujourd’hui, ses fils et ses filles, qui nous nous réclamons de sa spiritualité et de sa foi, il est une inspiration pour notre dévotion personnelle à Marie.
Contrarié à maintes occasions, notre fondateur a gardé le cap sur la foi et l’espérance tout au long de sa vie et sous la protection amoureuse de la Vierge de Fourvière. La veille de son ordination, il écrit : « Je me recommande à nouveau à la Sainte Vierge… »
Nous pouvons, nous aussi à sa suite nous recommander à elle!