La joie comme fruit de l’Esprit
Ce mois-ci, l’Esprit nous conduit sur le chemin de la joie. La joie! Encore la joie!
Certains diront peut-être que nous sommes à court d’expression ou évoqueront une certaine pauvreté de vocabulaire. D’autres estimeront que trop parler de joie nous empêche de faire face à la réalité. Ce serait illusoire de parler de joie dans notre situation actuelle.
Pourtant le deuxième fruit de l’Esprit que nous présente l’apôtre Paul est celui de la Joie. Je n’entends pas refaire le parcours de tout ce qui a été dit au sujet de la joie.
Je veux seulement réaffirmer la prépondérance de ce fruit de l’Esprit dans la vie de notre communauté. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons témoigner de cette joie que rien ne peut ébranler.
Vous connaissez sans doute ce cantique immortalisé par l’entraînante voix de John Littleton :
« Joie, toi qui fais craquer les frontières
Joie, par delà les monts et les mers
Joie, toi qui fais chanter notre terre,
Joie, qui fais danser tout l’univers. »
Une joie qui fait craquer les frontières. J’ai toujours perçu les frontières à la fois comme quelque chose qui rapproche mais aussi qui marque une différence. Les frontières servent à délimiter, à démontrer un changement de ligne et de nouvelles pratiques.
Le texte par excellence sur la joie est à mon avis, l’exhortation apostolique de François : « Evangelii Gaudium » qui scrute en profondeur les diverses dimensions de la joie.
Les premiers mots de ce texte sont très éloquents et indiquent la nature même de cette proclamation de notre frère François : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus».1
Nous connaissons des difficultés qui peuvent mettre à rude épreuve notre joie mais notre mission fondamentale est d’être témoin de la joie du Seigneur.
Nous ne devons laisser personne ni aucun événement nous enlever cette joie. Si nous regardons la situation actuelle de notre communauté, nous pouvons sombrer dans l’abattement et le découragement et croire que nous ne valons plus la peine d’exister même. C’est pourtant là, à ce détour que Dieu nous attend. Jusqu’au bout et malgré tout, nous devons rester debout et témoigner de notre foi en des lendemains qui chantent.
Qu’est-ce qui me procure la joie aujourd’hui? Quels sont mes motifs d’action de grâce après tant d’années de vie consacrée au Seigneur? Nul n’est parfait et personne ne peut prétendre ne rien manquer aux valeurs que nous enseigne l’Évangile du Christ. C’est seulement dans l’humilité et la reconnaissance de la grandeur de notre Dieu que nous pouvons continuer à marcher avec Lui.
Notre joie doit être vécue dans l’aujourd’hui de notre vie. Certains misent sur l’avenir et formulent des projets de bonheur pour demain. Ils se perdent. La joie se vit aujourd’hui.
Si nous faisons confiance à notre Seigneur, nous apprendrons à apprécier chaque jour qui s’éveille et nous garderons la certitude que Dieu ne peut que vouloir le bien de toutes ses créatures.
Ce n’est pas en vivant avec les souvenirs d’un passé lamentable que nous pouvons construire un lendemain riche et dynamisant. « La joie du Seigneur est ma force », lisons-nous dans le livre du prophète Néhémie au chapitre 8, verset 10. Il nous faut donc alors adhérer à cette conviction que plus la joie du Seigneur nous habite, plus nous sommes forts.
Cette joie doit nous habiter quelles que soient les circonstances. Aujourd’hui, nous avons besoin de beaucoup de sérénité et de dépassement de soi. La joie nous habitera dans la mesure où notre cœur ne s’embarrasse pas d’amertume, de colère et de haine.
Saint Paul invite les Thessaloniciens à être toujours dans la joie (1 Th 5,16). C’est mon souhait pour notre communauté. Non une joie faite d’insouciance et de naïveté mais une joie basée sur la certitude que Dieu saura toujours combler ceux et celles qui le cherchent dans la simplicité et la vérité de leur cœur.
Source :
Bulletin d’information no 189 (PDF).