Un Viateur ivoirien en mission à Cutervo au Pérou

Je suis arrivé à ma nouvelle terre de mission le 31 décembre 2013. Auparavant, je pensais rester en Côte d’Ivoire et participer à la vie de notre communauté viatorienne et de l’Église ivoirienne. Mais, me voici à des milliers de kilomètres de ma terre natale. Comment je me sens Viateur ivoirien en mission à Cutervo?

Un viateur ivoirien à Cutervo au PérouDans un premier temps, je voudrais partager ma joie d’être ici, au Pérou, et plus précisément dans le nord où se trouve Cutervo. Et cette joie se justifie par le fait que je continue de servir et de vivre ma vocation.

Mais commen ? J’aime à le dire à tous ceux qui me demandent le sens de ma mission, que notre « annoncer Jésus-Christ et son Évangile et former des communautés où la foi est vécue, approfondie et célébrée » prend un sens nouveau pour moi.

Je vis différemment cette annonce de Jésus et de son Évangile parce que je me suis laissé évangéliser et le visage du Maître se traduit dans la vie quotidienne des cuterviens avec qui je suis Viateur-serviteur. Le visage de chaque enfant chaque jeune, chaque adulte et chaque vieillard cutervien que je rencontre me parle du Dieu de Jésus.

Tout récemment, alors que mon confrère Claude Chouinard était au Canada, j’ai reçu la visite d’une dame dont la grand-mère était en train de mourir. La famille voulait que le père Claude fasse une prière.

J’ai donc appelé le curé de la paroisse qui m’a dit : Hermano Barth, usted es consagrado. Haga una oración y esté con la familia, por favor; estoy en el campo con los demás sacerdotes… De cette manière, il me donnait son accord et l’instruction pour accompagner la famille qui vivait ce moment difficile.

Qu’ai-je fait ? Je me suis préparé et je suis allé prier pour la personne agonisant avec la famille en peine avant de me rendre à l’institut pour le travail. Cet exemple me sert à vous dire que je me sens heureux en partageant le vécu des gens d’ici…

Je vous épargne des détails sur mes responsabilités professionnelles, pastorales et communautaires qui ne sont pas de tout repos. À celles-ci s’ajoutent les études en éducation que je poursuis à l’université des Jésuites Antonio Ruiz de Montoya. C’est une évidence de dire que je ne trouve pas le temps de m’ennuyer.

J’avoue que ce n’est pas du tout aisé parce que j’ai vécu un profond dépaysement, conséquence des changements de pays, de ville et de maison.

En plus, Cutervo n’est pas comme Abidjan ou Bouaké. C’est une petite ville où tout le monde se connaît, s’intéresse à la vie des autres, et où les religieux, religieuses et prêtres sont encore perçus comme des gens spéciaux…

Alors, Kouassi arrive dans un contexte semblable et, en apprenti philosophe, il est convaincu que la mission viatorienne en ces lieux va nécessiter une véritable conversion de tout son être. C’est ainsi que je me sens ici, sur une terre étrangère, plein de rêves, de défis, mais aussi sûr que l’espérance ne déçoit jamais.

Avec toute la communauté des Viateurs dans le monde, héritiers du père Querbes, et particulièrement en union avec ceux de la fondation du Pérou, je travaille dans l’espoir de contribuer au projet de vie communautaire qui est de refléter le visage du Dieu de la vie.

Source :
Viateurs en mission – Décembre 2016 – No 8 (PDF).

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