40 jours pour meubler son temps… autrement!
Depuis le début de l’année, à l’invitation du pape François, nous sommes en pèlerinage d’espérance. Et le thème du Carême nous invite à cultiver l’espérance. C’est très bien et c’est urgent dans le contexte mondial où les tensions sont vives et les risques de dérapage grands. Les puissants de ce monde n’en ont que pour leur égo et leur portefeuille.
Nos pensées, nos réflexions, nos prières et nos célébrations doivent s’ouvrir sur le monde.
« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire » (GS 1). Cet appel a été lancé au milieu des années 1960 et il est toujours d’actualité.
Profitons de ce temps du Carême pour revoir nos priorités. Notre cœur et notre esprit sont-ils comme des salles de musée où il y a tant à regarder qu’on ne sait plus où donner de la tête ?

Le peuple hébreu dans sa longue traversée du désert et le Christ dans ses retraits en silence nous redisent l’importance de reprendre possession de notre temps. Libérons donc des espaces dans nos vies pour l’accueil de ce que vivent nos sœurs et frères.
Faisons le ménage dans notre horaire quotidien pour des espaces de communion intime avec notre Créateur, mais aussi de célébrations joyeuses avec nos sœurs et frères. Décrochons quelques tableaux qui nous empêchent de voir le monde, surtout la détresse de trop d’humains.
Supprimons de notre langage cette phrase : Je n’ai pas le temps. Surtout quand il s’agit de partager avec les autres, de rencontrer son Dieu, de s’intéresser à ce que vivent nos sœurs et frères Viateurs dans tous les pays du monde, d’être accueillant à quelqu’un qui aimerait nous parler, etc, Oui, meublons notre temps autrement en laissant de côté ce qui nous éloigne de la vie fraternelle et solidaire.
Soyons des acteurs d’espérance si cela peut se dire, des femmes et des hommes qui tiennent haut le flambeau de la foi profonde en un Dieu qui ne nous abandonne pas, de la confiance que la paix et la justice triompheront, de la certitude qu’il est possible de vivre autrement dans le respect de la diversité et de la dignité.
Bonne marche !
Et un bon temps et ménage !
Jean-Marc St-Jacques, c.s.v.
Supérieur provincial
Source :
Bulletin d’information – Février 2025 – No 266 (PDF)