Le directeur des études
Lorsqu’on ouvre les dossiers des confrères qui sont déjà au ciel ou qui demeurent encore sur terre, mais en ayant presque l’âge de Mathusalem, on remarque une note bien apparente dans le coin gauche de la page principale. Le confrère …X… ne sera plus sous le contrôle du Bureau des Études en …. (date).
Ce qui signifie que le confrère qui fait profession et qui enseigne toute la journée, sera contraint, par le directeur des études, à suivre un régime presque spartiate, pendant une quinzaine d’années environ, afin d’avancer dans le domaine de la connaissance intellectuelle.
Chaque année, le directeur des études prépare, avec soin, un projet d’études pour tous les confrères qui sont sous son autorité. Le tout est minutieusement détaillé concernant les matières à étudier, les matières déjà apprises, les moments réservés chaque jour pour l’étude et le moment pour passer les examens.
De plus, nous retrouvons sur la feuille où sont compilés les états de service de chaque confrère les années, les lieux et les écoles où il enseigne. Mais à l’extrême droite de la feuille nous voyons les études à faire et le nombre d’examens passés ainsi que la note de réussite. Les militaires raffolent d’un tel système d’encadrement, car il s’avère très efficace.
Certains confrères reçoivent des lettres de réprimande de la part du directeur des études pour ne pas avoir subi les examens prévus, pour eux, durant l’année scolaire.
D’autres demandent une prolongation pour diverses raisons, et les raisons ne manquent pas. Il faut ajouter que le directeur des études se montre généralement bon papa même s’il serait en droit de montrer un visage de bourreau dans certains cas.
Un confrère, sans doute bien intentionné et voulant exprimer les doléances de certains de ses pairs éducateurs qui trouvaient les études pénibles, manifeste ouvertement et sans retenue son mécontentement devant le directeur des études de l’époque, lors d’une réunion.
Il prépare habilement sa façon de s’exprimer par une comparaison. Il déclare : « Il est préférable d’être un âne vivant qu’un lion mort ».
Avec une telle comparaison, le directeur des études va tout de suite comprendre qu’il faut alléger la charge d’études des confrères, surtout pour ceux qui éprouvent des difficultés plus grandes dans leurs études, afin de leur permettre une détente plus longue et qu’ils puissent conserver une meilleure santé.
Mais le tribun populaire reste estomaqué par la réplique laconique du directeur des études, qui avait déjà vu le soleil se lever plusieurs fois : « Dans ce cas, rester âne toute votre vie ».
Le dialogue cesse aussitôt et le système d’études mis en place, depuis plusieurs lunes, continue son petit bonhomme de chemin sans autre anicroche.
Source :
Bulletin d’information – Octobre 2017 – No 206 (PDF).