Funérailles de Mgr Jacques Berthelet, CSV
Au nom du conseil provincial des Clercs de Saint-Viateur du Canada et de tous les Viateurs à travers le monde, salut à vous tous ici présents. C’est pour moi un honneur de prendre la parole en ces instants si émouvants pour saluer un confrère, un frère, un père et par-dessus tout, une référence sûre pour un grand nombre de personnes.
I would like to extend a very warm welcome to the Most Reverend Father Robert Mick Egan, first pastor of our Congregation. Thank you, Father, for your presence among us today.
Je salue également la présence de nos deux anciens supérieurs généraux canadiens encore vivants : les P. Léonard Audet et Alain Ambeault.
Quand Monseigneur Hamelin m’a demandé de prendre la parole en qualité de supérieur provincial des Clercs de Saint-Viateur, je me suis demandé en moi-même ce que je pouvais dire de Mgr Jacques Berthelet qui n’ait déjà été mentionné par l’une ou l’autre des personnes qui lui ont rendu hommage notamment depuis son décès.
Je prends le risque avec les limites qu’infère un tel exercice de souligner ce qui m’apparaît mieux caractériser la personnalité de ce géant de notre Congrégation.
Je n’ai pas vu à l’œuvre, à l’intérieur de la Congrégation, celui qui a été professeur de théologie, maître de novices, vicaire général, supérieur provincial et supérieur général des Clercs de Saint-Viateur.
Ce mois de décembre 1986, je venais tout juste de commencer mon postulat en Haïti quand la nouvelle est tombée de l’élection du Supérieur général en qualité d’évêque auxiliaire du diocèse de St-Jean-Longueuil.
J’ai appris à connaître ce « gros morceau » de notre Congrégation à travers le témoignage de plusieurs confrères et aussi et par ce qu’il a laissé d’inaltérable comme héritage à travers ses écrits et son discours.
Un mot, à mon avis, résume la vie et l’œuvre de Mgr Berthelet : qualité.
Qualité d’un « confrère d’agréable compagnie, capable de manier avec habileté un humour parfois subtil… » Le père Léonard Audet, notre ancien supérieur général, en sait quelque chose.
Qualité d’un enseignement théologique au scolasticat St-Charles des Clercs de Saint-Viateur ou à l’Université de Montréal, axé sur la vraie doctrine et induisant une démarche de foi et de découverte de Dieu.
Qualité d’un Vicaire général « excellent pour exprimer en des mots précis des concepts parfois seulement esquissés…
Excellent dans l’identification d’un problème, dans l’explication qu’on pouvait y apporter, dans l’écoute des opinions des autres avant de tenter une réponse précise et complète » selon les mots du regretté P. Thomas Langenfeld, supérieur général de 1972 à 1984 et dont Jacques a pris la succession en 1984.
Qualité d’un Supérieur provincial visionnaire avec une grande sensibilité pastorale. Sous son provincialat les portes de certains pays de mission se sont ouvertes à l’accueil de religieux autochtones. À partir des années 1980, des candidats haïtiens dont j’en suis ont été accueillis dans la Congrégation fondée par le P. Louis Querbes.
Qualité d’un Supérieur général qui malgré un mandat écourté à cause de son accession à l’épiscopat a eu le temps de « soutenir et développer les travaux et recherches sur le P. Querbes, ce qui a permis ensuite d’introduire la cause » selon les heureux souvenirs du F. Robert Bonnafous, ancien secrétaire général de la Congrégation.
Qualité d’un évêque émérite revenu vivre avec ses frères à la maison provinciale d’Outremont et qui va contribuer à la réflexion tant sur le plan théologique qu’au regard de l’évolution de la communauté de Querbes. Il produisit un texte sur le « charisme » d’une limpidité remarquable pouvant orienter la réflexion de toute l’Église. Il nous a également partagé son point de vue concernant l’association dans la communauté viatorienne.
Avec le temps, l’association des laïcs à la communauté viatorienne a suivi un itinéraire un peu différent de ce qui a été tracé dans la Constitution des Clercs de Saint-Viateur suivant l’inspiration du père Berthelet. Cela a donné lieu à un grand débat dans la communauté au cours des dernières années.
Les travaux de notre dernier chapitre général de l’été 2018 ont été sensibles à cette question. Les réflexions de Mgr Berthelet ont aidé les capitulants à discerner la meilleure façon d’être ensemble aujourd’hui religieux et laïcs dans une même communauté viatorienne.
Notre confrère était d’une grande rigueur intellectuelle. Il ne pactisait pas avec la paresse, la médiocrité et l’imprécision. Il a été doté d’un esprit cartésien qui le rendait irréductible face à la facilité et la désinvolture.
La pensée de Jacques, sa passion de la Congrégation et de l’Église, sa vaste culture nous manqueront beaucoup tandis que nous cherchons à mieux répondre à notre mission dans un contexte hautement difficile. Mais d’un autre côté, nous avons la certitude d’une présence auprès de Dieu, d’un défenseur de notre cause viatorienne.
Cher Jacques, si d’aventure, tu rencontres le père Querbes, notre Fondateur, merci de lui faire part du vœu cher à ses fils et filles d’aujourd’hui de le voir élevé sur l’autel de la reconnaissance officielle par l’Église comme modèle pour tous les hommes et les femmes d’aujourd’hui.
Merci Père!
Salut Monseigneur!
Nestor Fils-Aimé, c.s.v.
Supérieur provincial
4 février 2019
Source :
Bulletin d’information – Février 2019 – No 218 (PDF).