Hommage – Funérailles du P. L.-P. Larivée, c.s.v.
Père Louis-Philippe Larivée, c.s.v. (1926-2015)
Les paroles de l’Écriture que vous connaissez bien nous révèlent les grandes lignes du cheminement de notre confrère Louis-Philippe Larivée qui nous quitte à l’âge de 89 ans. II était la douceur et la bonté même. Dieu se fait connaitre discrètement aux petits et aux humbles.
« Dieu est amour, qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu. » Vous comprenez bien que les petits et les humbles ce sont ceux qui portent dans leur cœur, comme en secret, les bienveillances de Dieu et en témoignent avec un naturel qui nous émeut. Ce sont les préférés de Dieu. Voilà le vrai visage de notre confrère qui a vu de ses yeux et qui a touché de ses mains ce qu’il a secrètement contemplé.
« Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, dit Jésus, car je suis doux et humble de cœur… mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » Depuis plusieurs années déjà Louis-Philippe s’était mis à l’école de Jésus. II nous apportait, à nous l’équipe pastorale de la paroisse du Christ-Roi de Joliette, avec sa douceur et sa bonté, la lumière de sa foi et la chaleur de sa charité. C’était en 1988.
II avait déjà fait quelques expériences en paroisse. On accueillait un bon et fidèle serviteur. Un homme de dévouement et d’expérience, sans éclat, discrètement, qui savait prendre sa place dans l’équipe pastorale où l’on brassait pas mal de chose.
II se mettait avec nous à l’heure des changements et des initiatives qui demandaient beaucoup de souplesse. Avec le sourire et la sagesse d’un confrère qui en a vu bien d’autres en milieu scolaire, nous avons trouvé en lui un collaborateur de qualité et d’un grand dévouement.
Louis-Philippe était un peu timide, mais la prudence et la douceur des timides donnent une manière bien discrète de se faire proche des autres. « L’amour vient de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu, » avait-il écrit de sa main sur une image représentant le Bon Pasteur. En peu de temps les paroissiens ont appris à le connaitre et à l’apprécier. Il préparait ses homélies qu’il rédigeait et donnait avec simplicité et finesse de telle sorte que sa foi touchait les cœurs.
Quelle promesse! « Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » Quand on aime, quand on sait se faire aimer et apprécier, on veut rendre service et les occasions ne manquent pas. II visitait les malades à domicile et il prenait sa place progressivement au milieu de l’équipe … qui était déjà en marche depuis deux ou trois ans.
Le Père Louis-Philippe, si modeste et si retenu, n’avait rien d’exagéré ni d’extravagant, mais attention, il avait le sens de l’humour et il appréciait se faire taquiner. Sa délicatesse, son dévouement et sa culture apportaient, avec un léger sourire, les mots de Jésus qui consolaient, réchauffaient les cœurs avec une simplicité attachante.
II était un homme qui ne s’imposait pas, mais en qui on pouvait faire confiance. II préférait se faire deviner dans tout ce qu’il faisait que de nous révéler ses talents, ses compétences.
Son dévouement et sa délicatesse étaient comme l’accomplissement et la réalisation concrète de sa mission. On le sentait vraiment heureux de faire une nouvelle expérience et, cette fois-ci, à Joliette.
Se mettre à l’école de Jésus, c’est se mettre à sa suite…, se mettre à l’école de Jésus, doux et humble de cœur, pour devenir son disciple et trouver dans ses initiatives et ses engagements la joie et le dévouement qui donnent un sens à sa vie… « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons dans la communion. Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres car l’amour vient de Dieu. » C’était sa devise écrite sur un bout de papier qu’il gardait dans son bréviaire…
Le repos en Dieu, c’est la gloire de Dieu qui se déploie dans le cœur du bon et fidèle serviteur : un silence qui parle, un léger sourire de contentement qui rayonne d’émerveillement, un regard qui brille… Vous l’avez reconnu? C’était bien lui! Sa présence embellissait notre équipe pastorale et notre vie fraternelle.
Permettez-moi d’ajouter que tous les jours de ses dernières années, on se réunissait quatre ou cinq confrères au réfectoire de la communauté pour la collation de 16 heures. Philippe avec difficulté nous rejoignait… ii tenait à être présent. On lui demandait ses impressions sur différents sujets. Toujours fidèle à lui-même, toujours réservé, il réussissait à placer son mot…
II nous quitte comme il a vécu, sans faire de bruit, avec encore dans son visage la douceur et la bonté d’un être visité par la présence de Dieu. Qu’il repose dans la paix! Aujourd’hui, c’est la fête de notre fondateur le Père Louis Querbes, c’est une autre grâce qui lui est faite. Elle lui est donnée gratuitement. C’est une faveur qu’il n’aurait jamais sollicitée tel qu’on le connait.
Il a vécu les dix dernières années de sa vie à l’infirmerie communautaire dans le silence, sans se plaindre, conscient presque jusqu’au bout.
Qu’il repose maintenant dans la paix promise et garantie au bon et fidèle serviteur.
René Pageau, c.s.v.
1er septembre 2015