Vivre sans être l’autre
Une qualité à rechercher
Vivre sans être l’autre est une qualité à rechercher. Il fait le bonheur de tout un chacun. Cependant, nous nous laissons emporter trop souvent par l’autre et faisons de nous cet autre. Nous enlevons en nous le sens de l’originalité. Nous ne faisons qu’imiter.
Est-ce un manque de capacité qui nous habite? Ou bien, est-ce un manque de confiance en soi? On peut toujours se poser des questions. Toutefois, cette dernière pourrait être un élément de réponse à ce sujet. Pour arriver à dépasser ce stade, il nous faut nous regarder avec des yeux consciencieux et vrais.
Dans la vie de tout homme, il y a des choses positives et négatives. Nous ne devons pas avoir peur d’accepter en nous le négatif. Le fait de ne pas l’accepter conduit à la fuite de soi-même et nous pousse à faire de l’autre un « petit dieu ».
Le manque de confiance en soi est une solution à un mal-être encore plus grand. Il faut qu’il y ait une estime de soi. Il faut se valoriser malgré les critiques, les échecs. Et maintenant, comment sortir de l’autre pour vivre d’une manière originale?
Savoir évaluer nos points positifs et nos points négatifs
L’être que nous sommes est appelé à vivre avec l’autre. Nous sommes des êtres de relation. Nous ne pouvons empêcher cela. Dans ce cas, connaître nos points positifs nous permettra d’agir avec plus d’efficacité et d’autorité; et, ceux négatifs nous permettront d’améliorer notre personne.
Si nous n’arrivons pas à identifier ce que nous avons de bon et de mauvais en nous, nous serons loin d’être vrai en notre personne. Autrement dit, nous serons privés de l’authenticité d’être. Pourtant nous possédons, tout comme l’autre que nous désirons imiter, le sens de l’originalité.
Vivre sans être l’autre ne veut pas dire pour autant que la façon de faire, de vivre l’autre ne doit pas nous intéresser. Loin de là. Au contraire, il est important de chercher à connaître, comprendre l’autre. L’autre est nécessaire à la construction et à la vie de notre être. Car, chacun est pour l’autre un signe de bonheur.
Pour arriver à connaître l’autre, il faut d’abord se connaître soi-même. Se connaître soi-même aide à gérer une fausse image qu’on veut nous faire. Le plus souvent, les fausses images nous font croire que nous sommes tels qu’on nous présente. Nous agissons suivant la pensée contraire des autres et deviendrons un objet et non pas ce que nous sommes dans notre dignité d’être. Quelle peine!
Par conséquent, nous devons créer en nous l’équilibre, éviter que l’autre ne viole pas notre conscience. Dans le cas contraire, notre personne ne sera pas comprise. Elle sera trop complexe pour être saisie.
Être soi-même
Être soi-même n’est pas un écart qu’on prend face à l’autre, mais plutôt un moyen d’entraider l’autre à cultiver et à vivre des choses nouvelles. L’autre également a besoin de sortir de son ordinaire. Il n’a pas besoin de revivre ce que lui-même a produit.
Nos points forts et nos points faibles nous les découvrons grâce à l’autre. Ce dernier est notre miroir et nous oblige à nous voir tels que nous sommes vraiment.
En effet, si nous arrivons à nous identifier par rapport à l’autre, nous arriverons à être nous-mêmes tout en évitant de nous laisser influencer par l’autre. Nous avons besoin de l’autre pour nous connaître. Certes, l’autre ne doit pas nous empêcher d’affirmer notre individualité.
Pour être soi-même, il nous faut affirmer notre propre personnalité en restant en contact avec la civilisation qui nous a tout donné. Il faut faire le lien de tout ce que la société nous impose, et en même temps, profiter de tout ce qu’elle peut apporter à notre enrichissement personnel. Il faut faire preuve de disponibilité critique pour être soi-même. Être ouvert aux autres en mesurant et analysant tout ce qu’ils nous apportent.
Nous nous limitons trop souvent dans l’autre. Parce que nous cherchons à adopter ou prendre le comportement de quelqu’un qui a déjà un passé soit positif ou négatif dans la société. Cela dérange. Que l’autre soit pour nous un canal nous invitant à aller au-delà. Très souvent, l’autre que nous imitons n’est pas satisfait de lui-même.
Pourquoi être esclaves de l’autre et nous limiter dans l’autre? Que chaque personne aspire à son bien-être, à une sérénité provenant de la capacité d’être soi-même. Cette liberté nous manque. Et pour nous libérer de tout cela, il nous faut rompre le lien psychologique de l’enfant que nous avons avec notre famille et notre entourage de jeunesse.
Source :
Échos des Viateurs d’Haïti – Décembre 2014 (PDF).