Entretien avec le Père Nestor Fils-Aimé, supérieur provincial

Père Provincial, cinq mois après l’arrivée du nouveau conseil provincial, comment se passe l’intégration?

Père Nestor Fils-AiméBien, je répondrais, j’ai la chance de compter sur une belle équipe équilibrée. Nous faisons en sorte que toute la charge n’incombe pas à une seule personne. On se supporte mutuellement. J’étais le seul à n’avoir jamais fait partie d’un conseil provincial. On est quand même parvenu à créer un climat de travail agréable pour tous les membres du Conseil.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile?

Je dirais que c’est d’avoir une vue d’ensemble pour toute la province alors que la réalité est différente d’un pays à l’autre. Peu à peu, avec le partage des tâches et le souci de trouver des solutions en équipe, les nuages se sont dissipés. Nous répondons peu à peu aux exigences des milieux.

Des CSV de la province ne vous connaissaient pas, comment se déroule l’apprivoisement?

Tout va bien. Cela renforce mon amour pour ma communauté. Tranquillement, je m’approche des communautés. De nature, je suis réservé mais cela n’empêche que je me soucie de tous et chacun. J’essaie de me montrer présent partout et d’aller vers les confrères. Je m’intéresse à ce qui se vit dans la province. J’ai été impressionné par le désir de collaboration, la gentillesse et l’ouverture de mes frères et sœurs Viateurs ici au Québec.

Et avec les Fondations viatoriennes?

Là encore, c’est la grande découverte. Le fait d’être originaire d’une Fondation viatorienne me permet d’avoir un regard plus attentif aux Fondations. Je suis impressionné par la vitalité de nos Fondations. J’ai hâte de les découvrir. Déjà, le prochain voyage est annoncé au Pérou du 4 au 16 novembre. Je serai accompagné du F. Yvon Rolland. Un peu plus tard au mois de mars 2015, ce sera le Burkina Faso. L’économe provincial, le F. Pierre Berthelet, se joindra à moi pour cette visite de la Fondation africaine. L’an prochain, c’est le 50e de la Fondation d’Haïti. Sans oublier une visite éventuelle en Orient. Ce n’est pas l’action qui manque.

Un supérieur provincial doit avoir des rêves pour la Province, quels sont les vôtres?

Les miens sont ceux d’un Viateur qui a toujours été passionné de sa communauté et qui a travaillé à son rayonnement. Je rêve que notre Province viatorienne reste florissante en dépit de la situation de santé de plusieurs religieux au Québec. Quand j’étais responsable de la pastorale vocationnelle, nous avions adopté comme slogan : « Oui, il y a de l’avenir ici ». Je voudrais qu’au Canada, cela ne reste pas un simple slogan. Que nous puissions avoir suffisamment d’énergie pour garder notre lampe allumée.

Je pense particulièrement à ce qui se fait de merveilleux par des Viateurs au Collège Bourget de Rigaud, au Collège Champagneur de Rawdon, dans les camps de l’Avenir au Lac Ouimet, à travers les dizaines d’équipe SPV dans le monde, dans l’implication de plusieurs Viateurs dans des œuvres comme le Sanctuaire de Lourdes, les paroisses, les organisations communautaires, des écoles, etc.

Un bilan des cinq mois du conseil provincial contiendrait quoi comme éléments?

Beaucoup. Nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer! Nous avons essayé d’établir une relation de proximité et de détente estimant avoir trop de sources d’angoisse et de stress. Sur le plan communautaire : nous avons réuni les supérieurs et/ou animateurs des communautés locales afin de voir avec eux les attentes en termes d’animation de la communauté viatorienne au cours des prochaines années. Nous nous sommes réparti les tâches pour bien accompagner l’ensemble de la communauté. Nous nous sommes donné un thème et un leitmotiv qui doivent orienter notre vie et nos actions au cours des prochaines années. Sur le plan de la mission : Nous nous sommes donné une ligne directrice fixée dans notre message pastoral.

Nous sommes en train d’élaborer un guide d’animation qui portera sur le projet pastoral 2014-2015. Nous sommes en contact permanent avec chacune des Fondations et nous fournissons l’encadrement et la présence nécessaires à travers la proximité des répondants. Le P. Robert Jean a effectué une visite de trois semaines au Burkina Faso à la fin de l’été. Actuellement le P. Gervais Dumont accompagné du P. Jean complète une visite de la Fondation d’Haïti. Nous voulons une communauté dynamique et solide dans ses structures. Sur le plan du projet viatorien : nous insistons sur la nécessité de faire communauté. Nous avons des rencontres du CCVC (Conseil de la Communauté Viatorienne au Canada) et nous mettons l’accent sur la nécessité de l’unité, de l’accueil et de l’ouverture.

C’est la Saint-Viateur, que souhaiteriez-vous aux Viateurs?

Je dirais à mes frères religieux : la Saint-Viateur doit nous redonner la joie de nos premiers moments en communauté. L’appel que nous avons reçu est un don de Dieu. Il nous fera fleurir même quand l’automne est à nos portes. Je dirais à tous les Viateurs que notre projet ne s’épuisera pas. Qu’ils trouvent ou retrouvent le désir de vivre debout et de rayonner dans toutes les sphères où ils agiront.

À tous les Viateurs, une joyeuse fête de saint Viateur mais aussi et surtout : UNE BONNE MARCHE VERS L’AVENIR peu importe les orages et le temps couvert.

Tenons ferme! « Kenbe pa lage » dirait l’Haïtien en moi.

Source :
Bulletin d’information no 177 (PDF).

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