Être frère : le biome de la fraternité
Le 30 septembre 2016, au Guatemala, se tenait le IVe séminaire latino-américain et caribéen des religieux frères (CLAR) sur la thématique Être frère : le biome de la fraternité. Pour l’approfondir, les frères Petro Acedevo, Juan Pablo Salas et Cristhian García sont venus respectivement de la République Dominicaine, du Honduras et de l’Équateur partager leurs expériences.
Leurs interventions ont aidé à prendre conscience que la vie nous appelle à être ensemble pour féconder le monde comme la pluie en ses gouttes fertilise la terre. En effet, notre fraternité nous unit pour être des témoins de la miséricorde, l’amour agissant du cœur de Jésus-Christ.
Dans le contexte actuel, les frères sont invités à faire écho aux appels de la Maison commune, la Terre mère, lancés par le pape François dans l’encyclique Laudato Si. Chaque frère a une parole à dire, des expériences à partager en réponse aux cris de la création : Je suis ta sœur et ta mère terre; respectez mon droit d’être; j’ai besoin qu’on prenne soin de moi; que l’on défende les ressources naturelles; prends soin de moi et je prendrai soin de toi!
Ces cris nous posent une question vitale : qu’est-ce que je fais avec la planète? Sommes-nous de ces être humains qui détruisent la maison commune? D’un point de vue anthropologique, trois réalités sont à considérer pour comprendre ce qui arrive à notre planète. Il s’agit de la cupidité, de la violence et de l’ignorance.
A contrario, le mystère de la vie de Jésus de Nazareth propose contre la cupidité, l’engagement pour la justice et la vérité (Lc 16,13); contre la violence, un soin désintéressé et la compassion (Lc 10,34) et contre l’ignorance, une curiosité faite d’espérance (Lc 12,27).
À la suite de Jésus, il est nécessaire que les frères revoient l’image qu’ils projettent dans la société, qu’ils adoptent une manière d’être, qu’ils développent une spiritualité intégrale et inclusive.
Ces éléments leur permettront de revenir à Jésus et son évangile, afin de prendre conscience de leur identité en tant que personnes consacrées et comme institutions. Ils n’ont pas de raison d’avoir peur d’être frères, c’est-à-dire à revenir à l’essentiel de leur histoire et de promouvoir une culture de soin réciproque, et à partir de l’expérience de Jésus d’organiser leur passé, de projeter leur avenir et surtout donner un sens à leur présent.
Ainsi, dans cette perspective, sont-ils appelés à prendre en compte les idées suivantes :
- vivre concrètement la fraternité;
- travailler ensemble en unissant leur forces;
- relever les défis avec dynamisme;
- avoir une vision prophétique de l’Église et du monde;
- s’humaniser pour exprimer l’espérance.
Source :
Viateurs en mission – Décembre 2016 – No 8 (PDF).