Hommage – Funérailles du Père Jean-Claude Pigeon c.s.v.

Homélie

Homélie de Pierre Francœur, csv, aux funérailles de Jean-Claude Pigeon, c.s.v.

Jésus dit dans l’Évangile, choisi pour les funérailles de ce matin : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ». Mc 4,23

Jean-Claude Pigeon c.s.v.Nous sommes réunis ce matin pour entendre Jean-Claude nous dire : écoutez bien la Parole de Dieu, comme moi j’ai passé ma vie à l’écouter et à être attentif aux autres autour de moi.

Jean-Claude a été un homme d’écoute. Ce qu’il avait reçu comme dons de Dieu dans sa personne tranquille et réservé il a su, à cause de sa foi, les mettre, comme le dit la parabole de l’Évangile, sur le lampadaire et les faire briller. Sa lampe a été allumée et elle nous a tous, à divers degrés, beaucoup éclairés.

Un prêtre bon, soucieux des autres et en profonde écoute intérieure des éventuelles blessures habitant les hommes et les femmes qu’il a côtoyés.

Il disait dans un Viateurs Canada de 2005 en parlant de son implication au Cénacle de Cacouna : « Il y a plusieurs années on m’a autorisé à aller me recycler. J’ai obtenu une maîtrise en théologie pastorale. Depuis ce temps, je m’efforce d’accompagner les plus blessés vers Dieu et de demander à Dieu de venir les visiter. »

La lettre de Paul, lue il y a quelques instants, parlant de la charité est sûrement pour nous qui l’avons aimé et connu un résumé de sa vie.

Un homme de patience et de service. Un témoin calme et serein de la miséricorde de Dieu pour le monde.

Son cheminement de vie à travers ses diverses nominations montre sa générosité et son sens de l’éducation.

Professeur à l’institution des sourds-muets, animateur de pastorale scolaire, membre du conseil provincial, membre de l’équipe du noviciat et animateur au Cénacle de Cacouna.

Jean-Claude, finement, pouvait nous dire de grandes vérités sur nous-mêmes avec un petit sourire en coin et nous susurrer à l’oreille : « celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. » Tout cela avec un immense respect et un souci d’éducateur, c’est-à-dire une manière de nous amener vers Dieu tout doucement.

Je me rappelle de Jean-Claude qui venait au camp de l’ACLE (un mouvement de liturgie pour jeunes dans les 1975-1983 avec des ados de son école. Ces jeunes le révéraient. On sentait une complicité de vie scolaire, de profondeur et de bonne humeur. Il avait une sagesse que je lui enviais. J’ai compris plus tard qu’elle dépendait de sa vie de prière et de sa vie intérieure.

Il écoutait Dieu au fond de son cœur et savait nous le faire découvrir au fond du nôtre.

Nous portons devant le Seigneur aujourd’hui un frère dans la foi et un grand éducateur dans la lignée de ce que nous sommes comme congrégation religieuse avec un charisme particulier : nous tourner vers les pauvres et être des porteurs de la Parole.

Jean-Claude a su aimer les petits et les blessés à travers toute sa vie.

Reconnaissance à toi pour ton témoignage.

Jean-Claude, notre ami, repose en paix !

Pierre Francœur, csv
3 février 2016

Lectures

1re Épitre de Paul aux Corinthiens (13,1-13)

Quand je parlerais les langues des hommes et des Anges, si je n’ai pas la charité, je suis comme un airain sonnant ou une cymbale retentissante. Et quand j’aurais le don de prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science; et quand j’aurais toute la foi, jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres, et quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

La charité est patiente, elle est pleine de bonté. La charité n’est point envieuse, elle n’agit pas avec témérité, elle ne s’enfle pas d’orgueil; elle n’est pas ambitieuse, elle ne cherche pas ses propres intérêts, elle ne s’irrite pas, elle ne pense pas le mal, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité; elle souffre tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

La charité ne finira jamais; pas même lorsque les prophéties disparaîtront, que les langues cesseront, et que la science sera détruite. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie; mais quand ce qui est parfait sera venu, tout ce qui est partiel disparaîtra.

Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je jugeais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; mais lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.

Nous voyons maintenant à travers un miroir, en énigme; mais alors nous verrons face à face. Maintenant je connais en partie; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

Maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance et la charité; mais la plus grande est la charité.

Évangile de Marc (4,21-23)

Et Jésus leur disait : « Est-ce que la lampe parait pour qu’on la mette sous le boisseau ou sous le lit? N’est-ce pas pour qu’on la mette sur le lampadaire? Car il n’y a rien de caché qui ne doive être manifesté et rien n’est demeuré secret que pour venir au grand jour. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende! »

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