Missionnaire : de Collique à Sainte-Madeleine d’Outremont
Un jour, deux Viateurs éveilleurs de vocation, le père Joseph Duhamel et le frère Armand Gagnon étaient venus nous rencontrer à l’école rurale de sept classes du primaire tenue par une institutrice, ô combien admirable. À la suite de cette rencontre, je me suis demandé comment sortir du rang de Magenta (Farnham) pour aller me préparer à devenir comme eux professeur, religieux et missionnaire.
Après avoir travaillé plusieurs étés pour de petits salaires chez plusieurs cultivateurs, en septembre 1955, je finis par amasser assez d’argent pour faire mon entrée, comme pensionnaire, au collège Saint-Viateur de Montréal-Nord en Éléments latins. Là, plusieurs Viateurs m’ont accompagné et préparé à entrer au noviciat de Rigaud à l’âge de 17 ans, le 1er août 1959, sous la direction d’un religieux fort humain, le père Élie Charlebois.
Dès la sortie du noviciat, j’ai exprimé à mes supérieurs mon désir ardent de partir en mission à l’étranger, et auprès des pauvres. Nommé au Pérou, le 25 mars 1969, par le père Norbert Fournier, provincial de Joliette, j’empruntai, le 1er novembre 1969, le chemin du Mexique fort enthousiaste pour aller étudier l’espagnol. Quelle belle formation pour sortir de soi et aller vers les autres en essayant de vivre de plus en plus comme eux.
Le 5 mars 1970, j’atterris au Pérou où je resterai jusqu’au 17 janvier 2015. Grâce aux différentes formations en théologie et en éducation que j’avais reçues avant de m’y rendre, bien entendu complétées sur place, j’ai pu pendant près de 40 ans exercer mon ministère comme éducateur de jeunes, aumônier d’un orphelinat à Lima, curé dans un bidonville, vivre des années sans électricité, ni eau potable, ni téléphone comme des milliers de péruviens et selon les pratiques de l’Église latino-américaine.
Depuis plus d’un an, me voici à Sainte-Madeleine d’Outremont, une paroisse interculturelle et intergénérationnelle, où mon service consiste à accompagner plusieurs groupes de laïcs, à promouvoir une pastorale jeunesse, à former des équipes de travail et à célébrer les sacrements.
Dans ce nouveau contexte, j’essaie toujours de marcher comme Viateur avec les gens et de me laisser évangéliser avec bonne humeur. Ainsi, mon leitmotiv reste et demeure : Missionnaire un jour, missionnaire toujours ! Marcher, apprendre, accompagner !
Source :
Viateurs en mission – Juin 2016 – No 7 (PDF).