Le sourire qui parle

La Maison Notre-Dame-des-Champs de Sully (Témiscouata), par mesure de sécurité, possède une génératrice afin de fournir les commodités aux bâtiments mais surtout aux élèves et au personnel.

Mais un jour, la génératrice manifeste des signes de faiblesse, non à cause de son mauvais entretien, mais plutôt par l’augmentation des moteurs électriques qui s’accumulent dans les bâtiments environnant le Collège.

ArchivesDevant ce problème, qui devient de plus en plus sérieux, la direction de la Maison Notre-Dame-des-Champs demande à un homme à tout faire, le frère Jean-Marie, de se rendre à Gaspé afin de récupérer un engin qui donnera pleine satisfaction en remplaçant la génératrice actuelle.

Le frère Jean-Marie va chercher un moteur de bateau à Gaspé. Ce moteur était utilisé dans le but de produire l’électricité à la population.

En réalité, il y avait 4 moteurs qui produisaient l’électricité. Mais quand Hydro-Québec installa les équipements nécessaires pour alimenter la population de Gaspé, les 4 moteurs devinrent inutiles. C’est pourquoi les autorités de la Maison Notre-Dame-des-Champs purent devenir les propriétaires d’un puissant moteur.

Mais la Maison Notre-Dame-des-Champs reçoit la visite d’un ingénieur de Québec, envoyé par le Gouvernement, pour vérifier la situation. Cet ingénieur annonce, avec une grande conviction, au frère Jean-Marie, que le système qu’il veut mettre en place ne fonctionnera pas.

Cet ingénieur, qui a fait des études à l’Université, s’y connaît dans ce domaine, alors qu’il est en face d’un simple aide-temporel qui s’est dévoué avec les Frères de Notre-Dame-des-Champs avant de continuer à servir avec la même ferveur les Clercs de Saint-Viateur dont il est membre depuis 1931.

Devant une telle situation, la logique veut que le plus instruit l’emporte sur cet homme « ignare » aux yeux de l’ingénieur.

Mais l’ingénieur ignore que le frère Jean-Marie a travaillé l’électricité toute sa vie, qu’il a suivi des cours dans ce domaine afin d’obtenir le permis lui permettant d’installer l’électricité dans des édifices. Soulignons que le frère Jean-Marie a installé l’électricité au Lac Ouimet, à Val-d’Espoir et dans bien d’autres endroits où œuvrent les CSV.

Les jours passent et le frère Jean-Marie ne ménage pas ses efforts afin d’installer ce nouveau système. Il a fallu enlever une partie du mur extérieur du bâtiment pour faire place au nouveau moteur.

Enfin, le jour fatidique arrive. Pour l’occasion, notre ingénieur de Québec se retrouve en face du frère Jean-Marie. Il savoure déjà sa victoire en pensant à l’échec complet du nouveau système que le frère Jean-Marie a peiné pour le mettre sur pied.

L’heure est grave. Le frère Jean-Marie tourne la clé pour mettre le contact et tout le système commence à fonctionner à merveille. Le tout roule sur des billes.

Notre ingénieur en perd son latin. Il doit admettre contre toute attente que le système, mis en place par ce simple frère, fonctionne à merveille.

Jean-Marie répondit aux sarcasmes de l’ingénieur par un beau sourire annonçant la victoire de David sur Goliath.

Source :
Bulletin d’information – Mai 2018 – No 211 (PDF).

Wilfrid Bernier, CSV

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