Le SPV : des horizons aux multiples couleurs
Qui se serait douté un jour que le petit noyau du SPV commencé en 1964 sur la rue Stirling à Montréal se retrouverait à rayonner dans une dizaine de pays? Aujourd’hui, pour suivre le Service de Préparation à la Vie, il faut voir ses publications produites en français, en créole haïtien, en espagnol et en malgache, suivre les nouvelles diffusées dans son Bulletin de liaison, sur son site web (spvgeneral.org), sur différentes pages Facebook ou What’s App ou Messenger…
Au-delà de cette effervescence, partout, nous trouvons des groupes de jeunes et de moins jeunes qui prennent au sérieux l’idéal des premiers chrétiens (Ac 2, 42-47) et essaient de susciter des lieux de vie fraternelle et solidaire, des lieux d’approfondissement de sa foi et des lieux d’engagement au service de la vie, surtout en travaillant ardemment à la défense des droits et libertés des exclus de nos systèmes économiques, sociaux et, malheureusement parfois, de nos communautés ecclésiales.
C’est dans le cadre du soutien de la vie SPV de par le monde que, comme responsable général, je suis allé à la rencontre des dix équipes du SPV du Madagascar. Entre le 23 et le 31 octobre, je me suis retrouvé à Antananarivo, Antsiriribe, Ambotalamy, Antsirabe… J’y ai rencontré des équipes d’enfants, d’adolescents, de jeunes adultes, de familles…
Partout, j’y ai vu des enfants, des femmes et des hommes en recherche d’une dignité trop souvent bafouée. Le Madagascar est un pays pauvre, malgré l’abondance des richesses que la terre fournit. Cette terre d’espérance voit grandir des femmes et des hommes désireux de contribuer, eux aussi, à la beauté de notre maison commune.
Les projets des équipes sont nombreux: mise en place d’une pisciculture soutenue financièrement par Solidarité SPV, soutien scolaire à des jeunes qui se préparent au baccalauréat, activités culturelles et sportives avec des jeunes qui ne vont pas à l’école, catéchèse en paroisse, partage de biscuits avec des enfants pauvres et analphabètes à Noël, création d’une association culturelle et touristique, etc.
Mais je m’en voudrais de ne pas parler de deux projets majeurs. Le SPV Felana a créé un organisme pour assurer le développement de sa région : boutique équitable, circuit écotouristique, projet d’écovillage, école primaire, dispensaire, une ferme et un jardin pédagogiques… Vous pourrez en connaître plus en visitant le site de l’association (spv-felana.org).
Quant au SPV Meva, il cultive de vastes étendues (riz, manioc, arbres fruitiers, etc.) pour nourrir les élèves de l’école primaire créée il y a quelques années : l’École Meva – Foyer Léandre-Dugal. Son fondateur, Gérard Eugène Andriatiana, a bien connu notre confrère Léandre lors d’un séjour aux Camps de l’Avenir.
C’est en fidélité à sa vision d’éducation au beau, au bon et au merveilleux que Gérard a, de peine et misère, lancé cette école qui regroupe près de 80 enfants. Dès l’an prochain, des religieuses d’une communauté italienne se joindront à l’équipe pour consolider le projet et assurer son développement. L’école a présentement besoin de notre soutien pour l’achat de matériel scolaire, la mise en place d’une cantine et la création d’une bibliothèque.
Parler du SPV du Madagascar, c’est oser affirmer que la vie a toujours le dernier mot. C’est également croire en la capacité des humains de créer des lieux de vie heureuse quand ils décident de se mettre ensemble, devoir ce qui se passe autour d’eux, de sentir les parfums de la vie ordinaire, d’entendre les chants de joie comme les cris de détresse, de goûter à la terre et à ce qu’elle fournit de confiance et de toucher à la misère pour y apporter soutien en vue de se relever pour vivre debout.
Parler du SPV du Madagascar, c’est croire en chacun de ses membres, plus de 200, et en ses responsables, dont le responsable national, Landimanana Rabentoandro, qui ose vivre de l’Évangile du Ressuscité :
Prends ton grabat, lève-toi et marche! Portons donc ce peuple en recherche de justice dans nos prières, dans nos partages et dans notre souci d’un monde meilleur. Et pourquoi pas, espérons l’implantation d’une petite communauté de Viateurs sur cette terre en marche d’avenir!
Jean-Marc St-Jacques, CSV
Source :
Viateurs en mission – Décembre 2019 – No 14 (PDF).