Va où le monde tournera avec toi…
Ce titre est extrait d’une chanson de Patrick Bruel évoquant les conséquences de la maladie d’Alzheimer, cette « drôle de maladie qui fait naufrager la mémoire » et qui transforme peu à peu des personnes proches en des êtres inconnus et lointains.
Si le contenu de la chanson renvoie à la souffrance et à la peine que provoque cette maladie dégénérative irréversible, le refrain cependant laisse une note empreinte de liberté, de lâcher-prise, de profond respect et qui crée un espace d’épanouissement à la personne qui en est atteinte.
« Va où tu veux, où la vie te regarde
Va où l’amour te réserve un retour
Va où le vent te dira mieux que moi
Va où le monde tournera avec toi »
Avec cela, il y aura toujours un langage compréhensible, une parole entendue, un sourire décelé et un souvenir qui revit…
Je pense à tous ces Viateurs et membres de nos familles avec lesquels nous avons connu des jours de grandes joies et des expériences qui ont marqué notre existence; je rends hommage à ces femmes et ces hommes qui nous ont aidés à être ce que nous sommes et qui, aujourd’hui, ne sont plus en mesure de se rappeler un seul de ces souvenirs.
Dans une bonne partie de la planète, c’est le début de l’automne, le temps de la rentrée. Une nouvelle saison s’amorce dans plusieurs domaines : rentrée des classes, à la radio, la télé, dans les activités pastorales…Tout le monde part avec un nouvel entrain, une solide motivation et une volonté inébranlable à la conquête de nouvelles étoiles.
L’année du 175e anniversaire des Viateurs au Canada touche presque à sa fin. Les capsules nous ont rappelé le merveilleux de ce que notre communauté a su accomplir en 175 ans. Les années à venir seront celles de la consolidation de notre héritage et de l’émergence en d’autres lieux du beau projet querbésien qui dure depuis 191 ans.
Dans toutes nos détresses et, malgré les vents qui ballottent notre communauté, cet hymne du bréviaire, Ô Dieu qui fis jaillir…, m’inspire beaucoup. J’affectionne ce couplet qui dit ceci :
« Quand tout décline, tu demeures / Quand tout s’efface, tu es là
Le soir descend, tu resplendis / Au cœur de toute créature »
Avec ces paroles de confiance, faisant fi de la morosité ambiante et même de la lassitude, je nous invite, chers Viateurs, à prendre encore la route et à faire le bout du chemin qui conduit à la lumière et la joie.
Oui, allons où le monde tournera avec nous et n’ayons pas peur d’embarquer dans le train de l’espérance!
Nestor Fils-Aimé, CSV
Supérieur provincial
Source :
Bulletin d’information – Septembre 2022 – No 244 (PDF)