La vie consacrée, écosystème de l’Évangile
(Saint Augustin, Enarrationes in Psalmos, 66, 6.) (Fr. Timothy Radcliffe, o.p., L’ours et la moniale. Le sens de la vie religieuse aujourd’hui, octobre 1999)
« Être religieux, c’est choisir une forme de vie étrange, et chacun de nous aura besoin de son environnement porteur : prière, silence, communauté. Sans quoi, nous ne pourrons nous développer. Aussi un bon supérieur est-il un écologiste qui aide ses frères à construire les environnements nécessaires à leur bon développement.
Mais les écosystèmes ne sont pas de petites prisons qui nous couperaient du monde moderne. Un écosystème permet à une forme de vie de s’épanouir et de réagir de manière créative à d’autres formes de vie.
Nous avons besoin d’écosystèmes qui soutiennent en nous le sens du temps pascal, le rythme de l’année liturgique qui nous porte de l’Avent à la Pentecôte. Nous avons besoin de communautés qui soient marquées par ses rythmes, par ses cadres de célébration et de jeûne.
Nous avons besoin de communautés où nous ne nous contentions pas d’expédier quelques psaumes avant de partir travailler, mais où l’on soutienne en nous celui qui, même dans le désert, finira par chanter les louanges.
Nous avons besoin de construire des communautés où partager notre foi, et partager notre désespoir, afin de nous aider mutuellement à traverser le désert. Nous avons besoin de communautés où pouvoir lentement renaître en frères et sœurs, fils du Dieu vivant.
… Dominique chantait en cheminant dans le sud de la France. Telle est la vocation chrétienne. Saint Augustin nous disait : Suivez le chemin. Chantez en marchant. C’est ce que font les voyageurs pour alléger leur fardeau. Chantez un chant nouveau. »
Source :
Bulletin d’information no 185 (PDF).