50e anniversaire des Camps de l’Avenir
50 ans de fidélité
Que de fois avons-nous entendu ces textes chers à l’environnement dans lequel nous nous trouvons. Que de fois avons-nous entendu la référence des Actes des Apôtres 2,42-47 qui parle des premières communautés chrétiennes.
Que de fois nous est revenu le thème des béatitudes. On dirait que tous les projets qui passent par ce milieu portent le sceau de ces textes qui, loin d’être rébarbatifs et déphasés, apportent un souffle toujours nouveau et nous situent dans notre idéal de vie et notre mission.
À l’occasion de ce cinquantième anniversaire des Camps de l’avenir, il convient de relire ces textes à la lumière de notre vécu et dans la reconnaissance de la puissance du témoignage des premiers chrétiens et de ceux et celles qui ont emprunté le chemin du bonheur.
Le texte des Actes des Apôtres parle de fidélités :
Fidélité à l’enseignement des apôtres : Un enseignement qui n’est autre que la foi dans le ressuscité. Être disciple de Jésus, c’est vivre en ressuscité. C’est opter pour la vie. C’est « Vivre debout, découvrir la vie, se donner la main pour rebâtir le monde. » (Cf. Denis Veilleux)
Fidélité à la communion fraternelle : Les camps ont constitué au long des ans un lieu d’apprentissage de la communion. « Personne n’a le droit d’être heureux tout seul » disait le philosophe et humaniste français Raoul Follereau. On ne se réalise et on est productif qu’en communion avec les autres.
Fidélité à la fraction du pain : La vraie liberté et la véritable grandeur puisent leur source dans le partage. Quand on partage, on pose un geste hautement politique. On redit son souci que tous tiennent debout, qu’il n’y ait pas d’inégalité, que tous et toutes aient droit à la vie.
Fidélité aux prières : ce qui réunissait les premiers chrétiens était le nom de Jésus le ressuscité, celui-là même qui disait en Mt 18,20 « quand deux ou trois se rassemblent en mon nom, je suis au milieu d’eux ». Peu importe la façon dont on s’y est pris, le cœur des engagements aux camps est une recherche de quelque chose de plus grand que soi qu’on ne sait pas nommer parfois. La prière est une relation. Aux camps, on a toujours vécu en relation.
À côté des fidélités ou en consonance avec elles, nous retrouvons les chemins du bonheur : les Béatitudes. C’est le cœur de l’Évangile et de tout projet. À travers les Béatitudes, nous sommes en présence de tout le programme de Jésus, de tout son parcours et de toute sa vie.
Nous prenons l’une d’elles : « Joie de ceux qui sont essoufflés! », par exemple. Et Jésus nous dit en Mt 11,28-29 : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. »
Les Béatitudes nous dressent un vrai portrait de Jésus et nous invitent à nous mettre à son école.
En venant ici ce matin, nous venons souligner la force du témoignage des premiers chrétiens enracinés dans les Béatitudes qui sont un programme complet de vie, un projet dont on peut être sûr de sa réussite.
Permettez-moi de reprendre les termes d’une lettre que j’ai adressée au F. Léandre Dugal en reconnaissance de ce que son initiative d’il y a cinquante ans représente pour notre famille viatorienne.
Lettre à Léandre Dugal c.s.v.
Cher Léandre,
La grande famille des « Camps de l’avenir » se prépare à souligner le samedi 19 septembre les cinquante ans de cette belle initiative qui s’est inscrite dans le cœur de milliers d’adolescents, de jeunes adultes et d’adultes du Québec et d’ailleurs.
Comme l’indique le nom, les « camps » ont traversé le temps en semant un germe « d’avenir » qui a permis à un nombre incalculable de personnes de vivre debout, de regarder la vie avec confiance et de s’engager à l’édification d’un monde meilleur.
Au nom du conseil provincial, je viens vous exprimer la reconnaissance de toute la communauté pour cette œuvre visionnaire qui témoigne de votre perspicacité et de la profondeur de votre travail comme éducateur en droite ligne du charisme de notre fondateur, le P. Louis Querbes.
Aujourd’hui encore, votre présence et votre dévouement nous redisent votre amour pour les jeunes et les plus démunis. Votre témoignage nous édifie au moment où vous vous apprêtez à souffler vos 85 bougies. « Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles » Is 52,7.
Il est important de mentionner une touche particulière présente dans chacune de vos fondations, qu’il s’agisse du SPV ou des Camps de l’avenir. Je veux parler de la flexibilité des structures et de la place qui est accordée à la créativité. C est là le secret de la durée et de la mobilité de ces institutions.
Elles ont réussi à perdurer en s’adaptant à des réalités multiples et diversifiées là où d’autres expériences n’ont pas pu faire long feu et n’ont pas su rejoindre les personnes dans leur situation de vie.
Ne parle-t-on pas à présent de « Camps de l’avenir » en Haïti, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Madagascar …!
Nous reconnaissons la présence de l’Esprit qui a éclairé votre intelligence et guidé vos pas dans des circonstances qui n’ont pas toujours été agréables.
Un chant d’action de grâce monte de nos cœurs pour les merveilles que le Seigneur a accomplies en vous et par vous.
Diverses générations de Viateurs, de bénévoles, de jeunes officiers ont participé à bâtir cette œuvre qui nous fait encore honneur et qui demeure un des lieux où s’expérimente le projet viatorien.
Que tous reçoivent nos remerciements les plus chaleureux et notre gratitude pour tout ce qui est accompli au cours de ces cinquante ans des camps.
À vous cher Léandre et à toute votre équipe, un joyeux jubilé d’or des camps de l’avenir!
Puisse cette œuvre continuer à être une semence d’avenir, un lieu de tendresse et de paix retrouvées!
Le projet se poursuit et se révèle toujours plus pertinent et interpellant. Le Seigneur veillera à son avenir car l’avenir est toujours devant nous et nous dépassera toujours.
Que le nom du Seigneur soit béni pour tout et qu’il soit remercié. Amen.
Nestor Fils-Aimé, c.s.v.
Supérieur provincial
9 septembre 2015
Lac Ouimet
Source :
Viateurs en mission – Octobre 2015 – No 6 (PDF).