La bonté : fruit de l’Esprit
En ce mois de février, nous nous alimentons du fruit de la bonté, fruit qui nous vient de l’Esprit Saint.
Le mois de février nous apporte le fruit de la bonté. C’est un fruit suave qui procure un sentiment de bonheur et d’harmonie intérieure. La bonté ouvre sur la bienveillance et la compassion. Elle porte au dépassement de soi et à l’indulgence envers autrui.
En écrivant ceci, je ne peux m’empêcher de penser à des confrères, des parents ou des amis qui incarnent la bonté. Ces personnes, attentives aux autres et s’écartant de tout esprit malicieux et pervers, ont toujours une parole et un regard positifs et bienveillants qui élèvent les autres. Avec elles, c’est la beauté de l’être humain qui est en évidence.
Bonté et non bonasserie
Il y a parfois le danger d’être trop bons et de sombrer dans la bonasserie. On devient incapables d’objectivité et on verse dans l’angélisme débilitant du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. La bonté n’exclut pas de voir des choses à changer, des efforts à faire pour s’améliorer et s’amender. La vie communautaire et fraternelle appelle la croissance de tout être et de tout l’être.
La bonté s’enracine en Dieu
« La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres. » Ps 144 (145). C’est un truisme que de parler de la bonté de Dieu. L’amour et la bonté sont deux qualités intrinsèques à la personne même de Dieu.
En créole, le nom de Dieu marche de pair avec cette qualité fondamentale. Il n’est pas simplement Dieu mais « Bondye ». Un seul mot. Une seule acception. On ne peut voir Dieu autrement qu’en tant qu’Il est bon pour tous les humains. Nous sommes si souvent confrontés à un monde rempli de méchancetés que nous oublions parfois d’être bons.
J’ai entendu à quelques reprises ce dicton : « Fais-toi miel et les fourmis te dévoreront ». Il est, en fait, une invitation à s’endurcir et à être toujours sur ses gardes. Ce dicton, à mon sens, peut avoir un effet néfaste sur notre vision du monde et des autres; il peut nous introduire dans une dynamique de méfiance et de fermeture.
La bonté nous dispose à faire ce qui est bien
Quand nous faisons preuve d’endurcissement et de méfiance, il résulte que les autres s’éloignent de nous. La bonté fait grandir en nous le désir de toujours faire le bien et d’être utiles autour de nous. Ce fruit de l’Esprit permet de vaincre tout sentiment d’égoïsme né de notre inclination naturelle à vouloir d’abord laisser place à nos intérêts personnels.
La bonté nous fait rendre service sans attendre d’être servis en premier. Elle fait naître la générosité, l’altruisme et le dévouement. Le Christ nous en donne l’exemple suprême : « Le Fils de l’homme est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Mt 20,28.
Des Viateurs qui vivent la bonté
Dans la conjoncture qui est la nôtre, la bonté doit s’exprimer par l’écoute, l’attention aux autres, la miséricorde et la compassion. L’acte de bonté est la voie la plus sûre pour l’emporter sur le repli sur nous-mêmes, l’amertume, le découragement et la méchanceté.
La tentation est grande aujourd’hui pour certains d’abandonner ou de baisser les bras. Si nous laissons la bonté emplir notre cœur, nous dépasserons les sentiments d’échec, de victimisation et d’aigreur.
Faisons un effort en ce temps du carême de l’année de la Miséricorde pour nous ouvrir à la bonté et à l’amour.
Nous ferons alors nôtres ces paroles de saint Paul aux Colossiens : « Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience. » Col 3,12.
Viateurs, goûtons à la bonté et faisons-la goûter aux autres. La terre en sera meilleure.
Nestor Fils-Aimé, CSV
Supérieur provincial
Source :
Bulletin d’information no 192 (PDF).