Le continuum éducatif au Burkina Faso
Au Burkina Faso l’on parle actuellement du continuum éducatif, qu’en est-il exactement ?
Depuis son accession à l’indépendance, le Burkina Faso met en oeuvre dans son système éducatif, des programmes d’études hérités de la colonisation.
Ces programmes se sont révélés non adaptés aux nouveaux besoins d’un Etat indépendant car ne répondant pas aux aspirations légitimes des populations aux plans économique, politique et social.
C’est pourquoi au Burkina Faso l’on parle actuellement du continuum éducatif, qu’en est-il exactement?
Dans ce sens, plusieurs révisions ont été tentées sans apporter les résultats escomptés.
Dans le cadre de la réforme globale du système éducatif (mai 2006), il a été décidé de réformer les programmes d’études du préscolaire, du primaire, du post-primaire et de l’éducation non formelle pour les actualiser et les mettre en cohérence avec les besoins éducatifs et attentes sociales actuels.
Ainsi, une commission a été commise à la tâche pour réformer les curricula de l’éducation de base selon l’approche par les compétences (APC) avec une étape intermédiaire d’intégration des thèmes émergents dans les programmes d’études comme les droits humains.
Après sept ans de réflexion, cela n’a pu être effectif compte tenu d’un certain nombre de facteurs, notamment la « soutenabilité » financière et les griefs portés à l’encontre de ladite approche.
Après analyse de la situation, il a été recommandé la réécriture de nouveaux curricula de l’éducation de base suivant une approche éclectique c’est-à-dire en optant pour la Pédagogie Par Objectif (PPO) et en l’améliorant par l’intégration des résultats les plus prometteurs de la recherche en sciences de l’éducation.
Les grands axes de la réforme de l’éducation de base
Les grands axes de la réforme de l’éducation de base sont :
- la redistribution des compétences entre les différents niveaux de gestion du système éducatif;
- la scolarité obligatoire pour les personnes de 6 à 16 ans;
- la réorganisation de l’offre de formation avec la mise en place d’un continuum de l’éducation de base et des parcours (cursus) diversifiés qui tiennent aussi bien compte de l’enseignement formel que du non formel;
- la révision des contenus (nouveaux programmes, thèmes émergents, langues d’enseignements et savoirs locaux);
- la définition des profils de formation (avec un nouveau référentiel des capacités) en mettant l’accent sur l’introduction des nouvelles technologies en enseignement et en apprentissage, sur des adaptations destinées aux personnes présentant des difficultés d’apprentissage;
- l’expérimentation de pratiques pédagogiques plus adaptées aussi bien au niveau des établissements publics que des organismes non gouvernementaux;
- un énorme chantier de mise à jour ou de construction des infrastructures et équipements scolaires.
La structuration du continuum de l’éducation de base
Au sens de la loi susmentionnée, le périmètre institutionnel du continuum de l’éducation de base comprend : le préscolaire, le primaire, le post-primaire et l’éducation non formelle.
Notre institut à Ouagadougou, le Groupe Scolaire Saint-Viateur (GSSV) est déjà en marche vers le continuum. Au sein du GSSV nous avons le Préscolaire, le Primaire et le Post-primaire.
Le second cycle regroupe la Seconde, la première et la terminale (l’année du Baccalauréat). De façon particulière, nous avons accueilli au Préscolaire 51 élèves dont un Quintuplé (5 enfants) de la même mère.
C’est un réel plaisir pour notre équipe pédagogique viatorienne de donner une éducation intégrale à ces enfants, les élites de demain.
Au demeurant, Le Burkina Faso, à travers cette réforme curriculaire, entend assurer aux clients du sous système éducatif, une éducation de base de qualité et une formation préprofessionnelle qui leur permettront d’accroître leurs capacités d’employabilité.
F. Victor Zongo, csv
Directeur du préscolaire et primaire
Source :
Fasoviat – Janvier-Février 2016 (PDF).