50 ans au service de l’Église et du peuple d’Haïti

50 ans - CSV - HaïtiAujourd’hui nous rendons grâce de façon bien particulière pour les 50 années durant lesquelles la Congrégation des Clercs de Saint-Viateur s’est mise au service de l’Église et du peuple d’Haïti.

Une situation tout à fait singulière qui donnera lieu à une histoire merveilleuse et qui deviendra presqu’un conte de fée. Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Il sait transformer des situations de détresse en chemin de joie et d’espoir.

En 1964, François Duvalier chasse les Jésuites d’Haïti. Les Jésuites dirigeaient la Villa Manrèse à Port-au-Prince et avaient la charge de la formation des futurs prêtres au Grand Séminaire Notre-Dame. La peur et la confusion sont le propre de toute dictature. L’expulsion des Jésuites porta un coup dur à l’Église d’Haïti.

Le chef à vie ayant décidé, on ne peut que se soumettre à sa souveraine volonté et accepter l’inacceptable. En 1965, par un concours de circonstances, on fait appel à la Congrégation des Clercs de Saint-Viateur pour prendre la relève de la Maison de retraite « la Villa Manrèse » ainsi que la charge du Grand Séminaire. Une histoire nouvelle allait commencer.

La communauté des Viateurs commença à rayonner. En 1968, les CSV acceptent la direction du Collège Immaculée-Conception fondé deux ans plus tôt par le Père Louis Cinéus alors curé de la Cathédrale. Un an après, ils reçoivent une demande pour assurer la direction d’une école primaire au Dondon.

Entre-temps, le P. Jacques Beaudry participe au développement de la communauté Sainte-Marie dans les hauteurs du Canapé-vert et, avec Mme Berthe Hemandez, fonde le Foyer de charité, maison de retraite et de prière pour des personnes en quête de silence, de sens à leur vie.

En 1984, la Congrégation ouvre ses portes à l’accueil de jeunes haïtiens désireux de partager son charisme, sa spiritualité et sa mission. Une maison de formation voit le jour à Cazeau. C’est l’Accueil Saint-Viateur. Le 11 septembre 1988, deux jeunes du diocèse des Gonaïves font leur première profession religieuse et deviennent CSV avec une signature haïtienne.

Les frères Kénel Verna et Nestor Fils-Aimé entrèrent donc dans la grande famille du Père Louis Querbes. Aujourd’hui, 50 ans après l’arrivée des premiers Viateurs canadiens, la Congrégation compte 35 CSV haïtiens et 2 canadiens ainsi que 11 associés, hommes et femmes qui partagent la spiritualité et la mission viatoriennes.

En décembre 1986, la Congrégation accepte la direction de la paroisse St-François d’Assise de Grand-Goâve. Quelques années plus tard, les jeunes Viateurs haïtiens ajouteront à leur charge la direction de l’Institution scolaire St-François d’Assise.

En 1999, un jeune CSV haïtien, le F. Lindbergh Mondésir fait partie des cinq fondateurs au Burkina Faso en Afrique. La pousse haïtienne commençait donc à s’étendre outre-mer. Elle s’ouvre à la fécondité et enfante.

En 2011, pour répondre à une demande, la communauté accepte de lancer le Collège James M. Stine à Saint-Marc. Et plus près de nous, depuis la dernière année scolaire, il y a eu l’ouverture du Complexe éducatif Saint-Viateur de la Croix-des-Bouquets.

Cinquante ans de rayonnement sur le plan ecclésial et social. Nous nous définissons comme des éducateurs de la foi. En 50 ans notre communauté a fait du chemin et a marqué tant d’hommes et de femmes. Elle a formé tant de citoyens, tant de chrétiens. Des motifs d’action de grâce ne manquent pas. « De mon cœur Seigneur a jailli un merci, un merci de joie, un merci de fête. »

Notre Constitution des Clercs de Saint-Viateur nous invite « à annoncer Jésus-Christ et son Évangile et susciter des communautés où la foi est vécue, approfondie et célébrée. » Telle est notre mission. Telle est la route que nous suivons. Telle est la boussole qui guidera notre vie pour les 50 prochaines années. Que le Seigneur soit toujours avec nous et que son nom soit béni aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen.

Extrait de l’homélie prononcée le 16 août 2015 à la Cathédrale des Gonaïves, Haïti.

Source :
Viateurs en mission – Octobre 2015 – No 6 (PDF).

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