Le Pérou, une fondation connue?
Le 28 juillet dernier, le Pérou célébrait sa fête nationale. Deux semaines auparavant, l’avenue Brésil était déjà préparée pour le fameux défilé militaire et civique. Tous les corps armés ainsi que divers groupes civils ont participé avec orgueil et ferveur patriotiques. « Pérou, nous t’aimons! En avant! » Ces cris de rassemblement ont été lancés ces jours-là!
Nous, Viateurs, connaissons-nous bien la fondation du Pérou? Le pays?
Mais qu’en est-il de ce pays, le Pérou?
Pour situer nos engagements de Viateurs, il est bon de connaître le contexte. En plus de vivre dans une urbanisation populaire qui s’appelait encore il y a quelques années « bidonville » ou « peuple jeune », selon la sensibilité populaire, c’est là que nous vivons nos engagements comme communauté viatorienne depuis 1967.
Le pays a une superficie de 1,285,216 km2 et une population estimée en 2014 à près de 31 millions d’habitants. Une côte de 3000 km lui donne un paysage magnifique avec ses plages et ses rochers. Il conquit son indépendance de l’Espagne le 28 juillet 1821.
Entre les années 1980-1990, après des années de conflit intérieur armé, s’est imposé un modèle économique néolibéral. Alors on profita des nombreuses ressources naturelles, mines, pêches, bois, pétrole, gaz et agriculture diversifiée ainsi que manufactures textiles.
Pour autant le Pérou connaît une croissance économique importante depuis plus de 10 ans. Dans ce contexte néolibéral, avec un modèle basé sur la consommation, il faut être prudent dans l’interprétation des indices économiques. Parce qu’on constate encore une présence importante de régions pauvres.
La richesse des cultures
Avec une présence humaine avérée de plus de 10,000 ans (grotte de Guitarrero dans Ancash, près de Yungay), les nombreuses cultures ont développé des systèmes sociaux très diversifiés à partir de la culture de Chavin de Huantar jusqu’aux Incas du 12e siècle.
En 1532, année de la conquête par Pizarro, commença un nouveau cycle de domination jusqu’à l’indépendance de 1821. Le Pérou d’aujourd’hui manifeste une diversité impressionnante.
Pour s’approcher quelque peu de cette diversité, Jürgen Golte présente un grand anthropologue péruvien qui est mort voilà peu de temps : Carlos Yvan Degregori (1945- 2011).
« Dans son introduction sur le précis de l’anthropologue péruvien « Il n’y a pas de pays plus divers » il fait une remarque sur l’anthropologie péruvienne en disant qu’elle s’est développée « à partir de l’étude de l’autre vers la construction d’un nous collectif diversifié ». Cette affirmation pourrait être mise en doute. Il faudrait voir si les anthropologues péruviens ont laissé de côté leur impulsion initiale d’étudier et de construire les autres indigènes, paysans, migrants et selvatiques, dans une société marquée non seulement par une diversité culturelle et ethnique, mais aussi par une hiérarchie entre les différents groupes et une hégémonie de groupes de pouvoir qui disent représenter la « culture péruvienne » http://revistaargumentos.iep.org.pe/articulos/carlos-ivan-degregori-como-antropologo Por Jürgen Golte. Consultado 5.09.2015
Un pays émergent
Selon le Direction du Fonds Monétaire International, le Pérou s’est converti en une des économies avec la croissance la plus accélérée et la plus stable d’Amérique latine. Le pays est classé parmi les « pays émergents ». https://es.wikipedia.org/wiki/Per%C3%BA consulta Le 6.09.2015.
C’est peut-être l’explication de la présence du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale au Pérou pour leur réunion annuelle du 5 au 12 octobre 2015. En janvier 2012, le salaire minimum mensuel s’est établi à 750 soles (en septembre 2015, 3,22 Soles péruviens pour 1$ US). Ce qui est nettement insuffisant. Dans le discours pour la Fête nationale du Président Humala, on s’attendait à l’annonce d’une augmentation, mais il n’en fut pas ainsi.
L’industrie minière
Cela occupe 20% du territoire national (le journal El Comercio, septembre 2015). Toute cette croissance a un autre visage : celui des conflits sociaux. Par exemple, les populations de ces régions et les agriculteurs critiquent fortement l’impact de l’industrie dans la région d’Arequipa, d’Apurimac, etc. Plusieurs mois de manifestations, souvent avec violence et mort de personnes, n’ont pas résolu le conflit. La question qui revient est : quel type de développement promeut l’industrie extractive? Et par conséquent, quel est son impact sur l’agriculture?
Source :
El Chaski Viatoriano – Juillet-Septembre 2015 (PDF).