Le miel

Il est bien ancré dans les moeurs que des membres de communautés religieuses s’entraident durant leur apostolat.

ArchivesIl y a échanges de personnes pour occuper des postes plus stratégiques que d’autres. On voit également un échange de biens de consommation.

Le fait historique qui suit montre bien la ténacité que les supérieurs avaient de bien choyer leurs sujets, mais qu’une autre forme d’autorité est venue briser.

Au Manitoba, à Otterburne, des confrères possédaient des ruches d’abeilles. À chaque année, les confrères du Manitoba expédiaient à Montréal, par train, une grande quantité de miel.

Le tout se dirigeait vers la maison provinciale qui se chargeait de distribuer cette fameuse substance sucrée dans les écoles des environs.

Chaque maison recevait la ration convenue permettant à chaque religieux de jouir de ce fameux nectar provenant des fleurs.

La Bible nous parle souvent des effets bienfaisants du miel. La Terre promise où coulent le lait et le miel est un exemple.

Au moment où le fait historique se déroule, le monde entier se retrouve en pleine guerre. Il s’agit de la Seconde guerre mondiale.

Dans ces moments cruciaux, les gouvernements possèdent l’argent nécessaire pour organiser des troupes, pour construire certains bâtiments à l’épreuve des bombes et accordent également à l’armée des pouvoirs spéciaux tout en réduisant certaines libertés individuelles concernant la population civile.

En temps de guerre, l’armée est la première servie dans le domaine de la consommation. On rationne l’essence pour l’armée, on rationne les aliments pour les soldats. On doit se rappeler les coupons que nos parents recevaient pour obtenir du sucre ou du beurre ou la viande nécessaire pour nourrir leur famille.

En voyant arriver à la gare de Montréal une grande quantité de miel portant la même adresse, les employés alertèrent les autorités compétentes.

MielLes responsables de l’armée se rendirent à l’adresse indiquée sur les contenants de miel c’est-à-dire à la maison provinciale. Ils se montrèrent assez gentils avec le procureur.

Ce dernier leur expliqua que cette manne provenant du Manitoba venait à chaque année depuis longtemps. Il montra aux représentants de l’armée les factures des années précédentes pour indiquer que ce geste n’était pas unique.

Les chefs de l’armée comprirent la situation. Ils payèrent la somme que le procureur provincial devait aux confrères du Manitoba, mais ils gardèrent le miel pour les membres de l’armée.

Si plusieurs confrères se montrèrent mécontents du geste de l’armée, le procureur provincial éprouva quand même un petit sourire en voyant le chèque sous ses yeux.

Les confrères du Manitoba percevaient la somme due et le procureur n’avait rien à débourser. Sa caisse monétaire contenait encore quelques … gros sous même si le ventre de ses confrères était vide … de miel.

Nous ne savons pas quels membres de l’armée dégustèrent le miel : les officiers ou les simples soldats? Les pièces archivistiques qui nous donneraient la vérité demeurent inaccessibles au public.

Vous savez : les secrets militaires cachent bien des vérités.

Wilfrid Bernier, c.s.v.

Source :
Bulletin d’information – Décembre 2017 – No 207 (PDF).

Publications similaires

  • 25e anniversaire d’engagement – Irène Goupil

    Puis, nous avons également souligné les 25 ans d’engagement de M. Georges Brillant et Mme Céline St-Laurent de Rimouski.

    Nous avons aussi souligné les 25 ans d’engagement d’Irène Goupil. À cette occasion, il m’a été demandé de dire un petit mot que je résume ici de mon mieux.

    Irène nous a connus par la paroisse St-André-Apôtre de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville et par les Camps de l’Avenir (lac Ouimet) en lien avec la Petite Maison de la Miséricorde.

    (…)

  • Le premier Directoire

    Quand vient le temps pour le P. Querbes de solliciter l’approbation romaine pour son institut en marche depuis sept ans, il lui faut  mettre sur papier, sous forme de statuts, ce qui définit le mieux son entreprise. Ce document est celui sur lequel les autorités romaines auront à se pencher. Il s’inspire du Directoire […]

  • Il était une fois le Québec

    Le 25 mai dernier se tenait le lancement du livre. Le P. Gérard Bernatchez a prononcé un mot au nom du conseil provincial. Vous en trouvez l’essentiel ici.

    Le bulletin Présence.Info.Ca (édition du 17 juin), par le truchement de Louis Cornellier, présente une très belle critique de cet ouvrage. M. Cornellier est écrivain, collaborateur au Devoir et enseignant au Cégep de Lanaudière (campus de Joliette).

  • Pèlerinage à Lourdes

    Au lendemain de la fin de la retraite, j’ai pris mon bâton de pèlerin et me voici au pied de la Vierge de Lourdes, la Dame qui s’est révélée à la petite Bernadette Soubirous.

    Nous avons visité le site des apparitions, prié à côté de la grotte, participé à la procession aux flambeaux, parcouru le chemin de La Croix, vécu l’eucharistie dominicale à la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire…

    Une expérience magnifique où nous avons ressenti une présence. Ce lieu est habité. Je valide!

  • Quand il disait à ses amis …

    Cette hymne que nous reprenons souvent durant l’office des heures au lendemain de la fête de Pâques infère quelque chose de vibrant qui nous plonge dans un bain de lumière et de joie.

    La résurrection est un événement du quotidien.

    Elle s’inscrit dans l’ici et maintenant de nos vies.

    Chaque matin est un matin de résurrection.

    Nous sommes tous les jours plongés dans le sommeil de la mort et nous nous réveillons qui au chant du coq, qui par la musique d’une alarme sonore, qui par une adaptation de notre système corporel.

    « Un jour nouveau se lève, un jour reçu de toi, Père ! »

  • Les Fondations d’Haïti et du Burkina Faso

    Il a été pas mal dans ses valises ces derniers temps! En effet, après un séjour de deux semaines en Haïti, je suis reparti aussitôt en direction de l’Afrique à la rencontre de nos communautés du Burkina Faso et même de la Côte d’Ivoire. Deux voyages, un seul objectif : apporter l’appui du conseil provincial aux Viateurs de ces fondations.