50e du Service de Préparation à la Vie (SPV)
Site Web du SPV – spvgeneral.org
Un début prometteur
Le Club des Jeunes voit le jour le 19 janvier 1964 à Montréal. La première rencontre se tient au deuxième étage d’un garage situé à l’arrière d’une résidence des Viateurs, sise sur la rue Stirling, à quelques pas de l’université de Montréal. Le premier responsable en est le F. Léandre Dugal csv. Le président de l’équipe est François Picard.
On n’a pas conservé dans les archives le contenu de la première rencontre du SPV. Par contre, nous savons que le 26 janvier 1964 se tenait la deuxième réunion portant sur le thème de l’engagement : les dimensions personnelles et communautaires de l’engagement, la profondeur de cet engagement… Tout au long des mois suivants, les membres cherchent à mieux se connaître.
En 1964-1965, le Club des Jeunes continue ses activités. Le Service de Préparation à la Vie (SPV) se définit alors comme « une organisation de jeunes qualifiés qui se rencontrent pour échanger sur le problème sérieux de leur vie en regard des activités courantes d’un étudiant engagé. » Déjà, ses objectifs sont ceux de la première communauté chrétienne (Actes 2,42-47).
Vivre debout
En 1965-1966, le SPV compte trois équipes à Montréal, Chomedey (Laval) et Lachute. Le thème est : « Vie et mission de l’âme rachetée ». On n’y va pas par quatre chemins : « Ne soyons pas des tièdes, des demi-engagés que le Christ vomira bientôt. Soyons engagés! » En 1966-1967, 8 équipes choisissent de vivre le SPV sous le thème de l’amitié. Une équipe commence alors à Rigaud où le SPV est présent depuis ce temps. C’est l’année de l’Exposition universelle de Montréal. Des millions de visiteurs envahiront les îles de Montréal. Reprenant le thème de l’Expo, « Terre des hommes », les équipes sont invitées à réaliser une communauté de personnes fondée sur l’amour, à semer l’amour pour donner la vie.
Il m’a été très important et nécessaire d’aller relire le texte présenté en janvier 1964 à ces sept jeunes de l’École supérieure St-Viateur de Montréal. Ils m’invitaient à « vivre debout, accueillant, à l’écoute, à témoigner de notre qualité de vie et à nous arrêter à ce que nous proposait Vatican II. » Tout me rappelle nos efforts pour toujours nous garder bien ouverts à tout ce qui nous invite à veiller pour transformer nos élans de vie debout aux couleurs évangéliques de notre parcours engagé dans notre milieu scolaire, familial, paroissial et communautaire.
Quels doux plaisirs de relire les signes proposés à la première rencontre de cette petite communauté vivante de ces jeunes qui voulaient être ensemble pour « vivre l’accueil, assurer leur relation au Christ » et établir notre intimité avec le message évangélique (la Parole) dans la prière et notre action apostolique (engagements scolaires, culturels, sociaux et ecclésiaux) là où nous avons les pieds, les mains et le cœur! Voilà ce que les Actes des Apôtres 2, 42-47 nous indiquaient comme spiritualité et valeurs à vivre en équipe de vie à l’opposé de l’individualisme et dont les traits dominants demeurent toujours dans notre approche depuis ce cinquantenaire.
Un développement rapide
Un appel du pape Paul VI inspire le début de l’année 1967 : « Votre tâche est de faire que le pain soit suffisamment à la table de l’humanité. » Le thème est alors l’engagement du chrétien dans le monde temporel. On y parle de solidarité et vocation, de fidélité et don de soi.
Le SPV compte maintenant 17 équipes. Plusieurs événements marquent cette année : les premières équipes de filles voient le jour, la revue de ressourcement Khaoua (qui veut dire fraternité en arabe; le nom a été choisi en lien avec les expériences de Charles de Foucauld) est créée et le Bulletin prend l’orientation de donner des nouvelles des équipes.
Le SPV se définit comme « une équipe de jeunes qui désirent vivre une expérience communautaire qui les conduira à réfléchir sur le problème de leur avenir et à s’engager dans la vie chrétienne ».
De 1967 à 1975, le SPV passera de 17 à 235 équipes! Les régions se multiplient. En 1975, les équipes sont regroupées en 25 régions réparties un peu partout au Québec et à Ottawa.
De nouvelles activités voient le jour, tels des sessions de formation données dans les régions, des retraites animées dans plusieurs lieux, des rassemblements annuels sous la forme de congrès…
Au mois de mai 1974, le SPV souligne ses dix ans de fondation par un congrès de trois jours qui rassemble 1300 personnes à l’Université Laval de Québec. Sous le thème : « On est là pour vivre et bâtir l’Aujourd’hui l’Église »; les participants rencontrent diversent personnes et approfondissent la démarche SPV.
Une option qui s’affirme
Au milieu des années 1970, le SPV choisit de relire ses objectifs à partir du regard des exclus et des pauvres, les petits aimés du Père. Son projet se définit maintenant ainsi : « une équipe SPV est une communauté de vie chrétienne, lieu d’approfondissement de sa foi et d’engagement significatif et révélateur du « projet Royaume » de Jésus-Christ. » Ainsi, clairement, les membres du SPV choisissent de vivre à côté de ceux et celles qui sont appauvris par nos systèmes sociaux et économiques. Le leitmotiv du SPV devient : « VIVONS DEBOUT ! »
Les effectifs du SPV diminueront de manière importante pendant ces années, passant de 240 groupes à une centaine d’équipes réparties encore à travers le Québec, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick. Le Québec est alors en pleine transformation. Les animateurs de pastorale sont moins nombreux dans les établissements scolaires jusqu’à leur retrait au début des années 2000. Tous les mouvements de jeunes doivent se réorganiser pour rejoindre les jeunes là où ils sont.
À partir de 1990, le SPV s’ouvre sur le monde
De 1994-1997, de nouvelles régions sont créées en Gaspésie, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Haïti, pendant que le nombre d’équipes se stabilise au Canada francophone (Acadie, Québec, Manitoba). Pendant les années 2000, on verra la création des régions du Burkina Faso et de la République démocratique du Congo, puis celle du Madagascar.
Pendant toutes ces années, des équipes vivront un certain nombre d’années en Belgique, en Afrique (Niger, Îles Maurice, Rwanda, Sénégal), en Amérique centrale (Guatemala, Honduras) et Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Chili).
Le SPV en 2014
Le SPV continue à vivre l’idéal des premiers chrétiens (Actes des Apôtres 2,42-47). Les jeunes et les adultes sont invités à créer des lieux de communion où la tendresse, la justice et la simplicité de vie invitent à créer un monde de paix où chaque personne est reconnue dans sa pleine dignité de fils et de filles de Dieu.
On retrouve bon an mal an une centaine d’équipes au Québec et en Ontario, au Madagascar, en Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire et RD Congo), en Haïti et depuis le 20 janvier 2014 au Pérou.
Les fêtes du 50e anniversaire
Depuis le 19 janvier 2014, le SPV est entré dans une année de reconnaissance pour toute cette vie de communion. Les équipes de tous les pays ont été invitées à souligner l’événement dans leur milieu respectif, les régions par la suite et chacun des pays aussi.
Des fêtes se sont ainsi déjà tenues en Côte d’Ivoire, en Haïti, au Madagascar, au Congo, en Gaspésie, en Outaouais et à Rigaud. D’autres événements se réaliseront prochainement en RD Congo et en Haïti, sans oublier le rassemblement du mois d’août 2014 aux Camps de l’Avenir du lac Ouimet.
En plus de revoir son logo, le SPV s’est doté d’un site web fort intéressant (spvgeneral.org). Il contient plusieurs informations sur le SPV. Il présente les programmes d’animation, les projets en cours, les engagements des jeunes…
En 2014-2015, le SPV fait sienne l’appel du pape François à vivre dans la joie. Le programme « La joie! Encore la joie ! » sera l’occasion de relire les Béatitudes pour aujourd’hui.
Le SPV produit ainsi un programme junior (pour les 10 à 13 ans), un programme senior (pour les jeunes de 14 ans et plus et les adultes), un guide d’animation pour soutenir les animateurs des équipes. La revue Khaoua et le Bulletin présentent reflètent cinq fois par année la vie du SPV et propose des textes de réflexion et de ressourcement.
La vie continue!
Les Viateurs et le SPV
Depuis toujours, les Viateurs ont été présents au SPV. Actuellement, des Viateurs assument diverses responsabilités : responsable général, membres du comité des publications, responsable de la souscription, responsables de régions au Canada (Abitibi, Gaspésie, Rigaud, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Haïti et Pérou), animateurs-trices d’équipes et membres d’équipes. On retrouve donc actuellement plus d’une trentaine de Viateurs engagés dans le SPV du Québec, d’Haïti, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Pérou.
Solidarité SPV
Depuis plusieurs années, le SPV invite les membres des équipes du Québec à soutenir divers projets du SPV des autres pays. Ainsi, on a permis la création des Camps de l’Avenir en Haïti, en Afrique et au Madagascar. De plus, grâce au soutien des jeunes, le SPV a pu aider la mise en place d’un moulin à broyer le grain (RDCongo), le poulailler Léandre-Dugal assurant l’aide à des personnes âgées et à des jeunes, l’école Jean-Marc St-Jacques en RDC.
Cette année, deux projets majeurs sont mis de l’avant. Le centre éducatif Léandre-Dugal au Madagascar regroupera sous un même toit : une bibliothèque, une petite école et le siège du SPV. En RDC, on met de l’avant un programme pour sortir des enfants de la rue (décharge publique) : habillement, scolarité, matériel scolaire, etc
Mot du responsable général à la fête du 50e du SPV
Je nous souhaite de toujours avoir foi…
- … foi en nous, en cette capacité que nous avons chacun de vivre debout, en jeunes responsables, fiers et engagés au service de la vie
- … foi en ce que sont les autres, en leur importance pour le mieux-être de nos lieux de vie
- … foi en un Dieu plein de tendresse, soucieux de la justice et engagé dans la défense de la dignité de chaque personne
Je nous souhaite de toujours aimer…
- … aimer la vie dans ce qu’elle nous offre dans la simplicité et l’ordinaire de notre quotidien
- … aimer la communion dans le partage, le souci de l’autre et la recherche du meilleur pour tous
- … aimer servir les petits, les appauvris, celles et ceux qui ont besoin d’un coup de pouce pour retrouver le sens de la vie, la joie d’aujourd’hui et la confiance en demain
Je nous souhaite de toujours espérer…
- … espérer avec cette espérance têtue qui nous habitue à ne pas lâcher, à ne pas nous écraser devant l’échec, l’indifférence et la haine
- … espérer que la vie sera encore plus belle et merveilleuse si nous nous engageons à semer des germes de vérité, d’honnêteté, d’accueil des différences
- … espérer que nous serons des créateurs de bonté et de vie heureuse partout où nous passerons
Depuis 50 ans, nous osons la vie.
Continuons à vivre debout et célébrons la vie !
Source :
Viateurs en mission no 3 (PDF).