Pèlerinage

Depuis des siècles, bien des personnes se dirigent vers des centres qui manifestent un intérêt marqué pour des dévotions bien précises. Dans le monde grec, les pèlerins se dirigent vers le sanctuaire d’Apollon à Delphes ou portent leurs dévotions vers Athéna qui donna son nom à Athènes. Le monde chrétien n’échappe pas à cette coutume.

ArchivesHabituellement les foules se dirigent vers les grands centres : Fatima, Lourdes, Saint-Jacques-de-Compostelle…

Mais le 20 août 1939, le Rang IV de la petite municipalité de Sully, accueille une population importante, car l’Église de Rimouski vient de changer un règlement de son canon.

Nous pouvons lire dans le Journal de la Maison Notre-Dame-des-Champs ce qui suit :

« Les 19 et 20 octobre 1938 se tenait à Rimouski le cinquième Synode diocésain… Le Supérieur de la Maison Notre-Dame-des-Champs y assistait comme représentant la Communauté des Clercs de Saint-Viateur… Il s’agissait d’adapter la Discipline de Québec… concernant les pèlerinages. Ainsi le numéro 1043, p. 448 se trouve modifié par le Synode en proposant un nouvel amendement qui se lit comme suit : Les pèlerinages de Sainte-Anne de la Pointe-au-Père et de Notre-Dame des Champs, à Saint-David d’Estcourt sont reconnus et recommandés. »1

Le 30 octobre 1938, en la fête du Christ-Roi, un document épiscopal du diocèse de Rimouski approuve et sanctionne cette proposition du Synode diocésain.

Il faut mentionner que depuis le 31 mai 1936, au cours de la belle saison, toute la communauté, maîtres et élèves (du Monastère ou de la Maison Notre-Dame-des-Champs) se transporte tous les samedis en soirée, sur la colline en face de la Maison, pour y faire un petit pèlerinage à la Vierge dont la statue a été installée dans une jolie petite niche.

Depuis quelques semaines, et surtout dans les derniers jours précédant ce grand événement, on voit une activité très fertile qui circule autour du Monastère du Rang IV de Sully. Les quelques familles du Rang IV voient que les ecclésiastiques sont plus nombreux à venir arpenter les lieux. Des ouvriers installent des bancs, d’autres ornent les arbres, les poteaux de clôture. Des kiosques naissent aux endroits bien stratégiques où passeront les fidèles.

Toutes ces nouvelles installation naissent dans le but, bien légitime, d’apaiser la soif et la faim des visiteurs. Si la Bible nous enseigne que l’homme ne vit pas seulement de pain, … il faut comprendre la logique des vendeurs qui soutiennent que ce dernier ne vit pas seulement de prières.

Puis c’est jour de fête. Certains pèlerins viennent de près, mais la majorité des priants roulent pendant des heures avant d’arriver à destination. Laissons maintenant la paroles aux journaux de l’époque pour décrire l’ampleur de ce premier pèlerinage à la Vierge de Sully.

Les journaux La Terre de chez nous (édition du 30 août), L’Écho du Bas-St-Laurent (éditions des 8 et 15 septembre), L’Action Catholique édition du 29 août)2 rapportent la grande popularité de ce premier pèlerinage officiel à la Maison Notre-Dame-des-Champs.

Nous retrouvons des personnes venant de Sully, de Saint-Éleuthère, d’Estcourt, de Rivière-Bleue, de Saint-Eusèbe, de Notre-Dame-du-Lac, d’Edmundston et de nombreux groupes venant d’ailleurs. Ce qui représente une foule de 1 500 personnes, selon les écrits de L’Action Catholique.

Source :
Bulletin d’information – Septembre 2017 – No 205 (PDF).

  1. Journal de la Maison Notre-Dame-des-Champs, Volume II, page 331.
  2. Volume II, page 402, coupure de journaux.

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